https://branchesculture.wordpress.com/2015/04/12/benoit-brisefer-sur-les-traces-du-gorille-blanc-parthoens-culliford-garray-le-lombard-critique/
Alors que les lecteurs ne l’attendaient plus, la machine cinématographique a sans doute relancé la série Benoît Brisefer. Après plus de dix ans d’absence, le petit homme repointe le bout de son béret et nous entraîne Sur les traces du gorille blanc, son quatorzième album. Avec aux commandes Luc Parthoens, Thierry Culliford et Pascal Garray.
Les voyages forment la jeunesse, c’est bien connu! Et encore plus à cinquante balais passés – on vous rassure il ne les fait pas! -. Ainsi, voilà Benoît Brisefer bel et bien de retour pour un voyage en Afrique, sans doute propulsé par sa carrière cinématographique toute récente. On l’avoue, on l’a toujours préféré en BD et ce n’est pas près de changer avec un nouveau tome bien rodé qui fait le plein d’aventure après plus de onze (!) années d’absence. Et depuis, l’équipe n’a pas changé avec Thierry Culliford et Luc Parthoens au scénario et Pascal Garray au dessin.
Avec Sur les traces du Gorille Blanc, voilà donc le petit bonhomme de 10 ans à la force surhumaine en partance, avec l’éternel chauffeur de taxi et ami Monsieur Dussiflard, pour le Mulundi, obscur pays africain où se déroule une lutte sans merci entre le bon Président et une armée de braconniers prêts à tout pour le trafic de l’ivoire et les richesses qui vont avec. Un voyage somme toute réjouissant puisque Dussiflard l’a gagné via une tombola. Tous frais payés, les deux amis s’en vont donc nez au vent pour un séjour fait de safaris et de découverte des grands animaux d’Afrique, le fameux « Big Five » (Lion, Éléphant d’Afrique, Léopard, Rhinocéros noir et Buffle d’Afrique). Et pour quoi pas ce grand gorille blanc légendaire quasiment jamais observé? Sauf que les « Big » ennuis ne sont pas loin et la fine équipe s’en apercevra assez vite après sabotage de leur avion de tourisme. Les trafiquants d’ivoire sont prêts à tout pour concrétiser leurs sombres desseins. Quitte à éliminer le Présidents et les hommes qui les entourent.
Après 55 ans, le schéma est toujours le même et est toujours aussi universel et absolument pas désuet, aussi simple qu’efficace: Benoît Brisefer, ce petit garçon spécial… vraiment très spécial, est entraîné dans une aventure a priori sans danger mais qui va vite le devenir. Chance! Benoît est doté d’une force surhumaine qui lui permet de braver tout! Sauf quand il se ramasse un catarrhe, là, c’est la cata. Rien de révolutionnaire, donc, mais avec un tel concept créé par Peyo en 1960, des milliers d’histoires sont possibles. Dans Vivejoie-La-Grande, le petit village de Dussiflard, Brisefer et les autres, comme à des centaines de kilomètres de là. C’est le cas ici, on prend l’air, on voyage, et nous voilà en Afrique avec son décor dépaysant et de nouvelles possibilités de gags (comme cette hilarante course avec un guépard). Tous les ingrédients y sont, des méchants aussi bêtes que… méchants, une exploration du monde, des rencontres… Puis, comme toujours, personne ne croit au pouvoir de Benoît.
Et certainement pas le tonton Placide, que les deux scénaristes ont eu le bon goût de rappeler à l’ordre (c’était déjà le cas dans John John en 2004) et qui pourrait bien être le cousin de Jérôme de Bob et Bobette. De ce personnage émane une dose de gag supplémentaire. Quant au dessin de Pascal Garray, toujours aussi bien calqué sur le travail de Peyo, il fait du bon boulot. Après Schtroumpf le héros, le mois passé, voilà donc une nouvelle et chouette aventure dans l’univers créé par Peyo. Et qui, on l’espère, en appellera d’autres. Parce que oui, on l’aime, ce héros blond si attachant!