Après Les dents du recoin (dans la collection « Studio – A SUIVRE »), la série des aventures de Jérôme Moucherot, agent d’assurance de son état, continue avec cet album constitué de 13 histoires relativement courtes et indépendantes :



  • L’ennemi intérieur (2 planches)

  • Vol au-dessus d’un nid d’emmerdes (3 planches), paru dans A SUIVRE n°238 (1997)

  • Manga-jutsu (7 planches), paru dans A SUIVRE n°255 (1996)

  • Pollution nocturne (2 planches), paru dans A SUIVRE n°237 (1997)

  • La chevauchée fantastique des Péhété (2 planches)

  • L’agent détergent venu d’ailleurs (5 planches), paru dans A SUIVRE n°232 (1997) sous le titre La vaisselle du cosmos

  • Le tigre du Bengale contre la sexualité culcul (1 planches), paru dans A SUIVRE n°209 (1995)

  • L’ombre d’un doute (5 planches), paru dans A SUIVRE n°226 (1996)

  • Chasseur de trésor (2 planches), paru dans A SUIVRE n°205 (1995)

  • Mon ami le fantôme du Bengale (5 planches), par dans A SUIVRE n°228 (1997)

  • Œillade d’automne (1 planche) signé Delan + Boucq et paru dans A SUIVRE n°215 (1995)

  • La feuille morte se ramasse une pelle (3 planches), paru dans A SUIVRE n°231 (1997)

  • La grande ponte annuelle de l’automobile (8 planches), paru dans A SUIVRE n°229 (1997) sous le titre Le cri du gorille le soir au fond des villes


L’une de ces histoires étant cosignée, le dessinateur indique en page de garde « Avec l’amicale collaboration de Stéphane Deleurance et de Philippe Delan pour les scénarios », précision qui confirme les impressions de lecture : ici, François Boucq se montre moins inspiré qu’avec le premier album de la série. L’essentiel de ces histoires est donc paru dans la revue « A SUIVRE » entre 1995 et 1997 (l’album date de 1998). Parmi les histoires courtes de l’époque, parues dans la revue A SUIVRE, on trouve Blocage psychomoteur (8 planches – 1994) qui pourrait constituer une ébauche du troisième album de la série que Boucq se laissait le temps de laisser mûrir tout en proposant des histoires courtes pour assurer une présence dans A SUIVRE, suite au succès du premier album. La demande éditoriale expliquerait qu’il ait travaillé avec deux scénaristes. Bien évidemment, dans ces conditions, ce qu’on trouve dans cet album n’est pas le seul produit de l’imaginaire du dessinateur, même si la personnalité de Jérôme Moucherot a déjà acquis de vraies caractéristiques bien identifiables avec Les dents du recoin. De même pour l’univers dans lequel le personnage évolue. Tout cela a donc inspiré les scénaristes ayant contribué à l’album.


Concrètement, l’esprit est à peu près respecté, mais ces histoires partent dans des péripéties souvent moins marquantes que dans l’album précédent (pas moins de 8 des 13 histoires font 3 planches maximum). Toutes ces histoires permettent d’obtenir un album qui se tient vaille que vaille, mais où seules les histoires plus longues font mouche (rot).


On note encore une fois un certain nombre de références sympathiques, avec en guest-stars, le professeur Mortimer, le capitaine Haddock, Spiderman et le fantôme du Bengale pour le domaine de la BD (avec encore une tendance évidente à flirter avec l’univers de la série Philémon de Fred). Léonard de Vinci que Jérôme avait déjà comme voisin lorsqu’il s’appelait encore Mouchero, devient un personnage récurrent. N’oublions pas une parodie amusante des pratiques indiennes, en forme d’allusion au cinéma de John Ford (La chevauchée fantastique) que Boucq développera dans l’album suivant. C’est l’occasion de signaler que Le tigre du Bengale le surnom de Jérôme Moucherot correspond à un mémorable film d’aventures exotiques signé Fritz Lang, sans que l’auteur juge utile le moindre clin d’œil perceptible.


L’ensemble manque de la cohérence d’une histoire complète réfléchie de A à Z et Jérôme Moucherot affronte plusieurs tentations à caractère sexuel. Il préserve son image irréprochable grâce à une pirouette scénaristique. On note donc une évolution du caractère du personnage, qui reste malgré tout un indécrottable enthousiaste dont la bonne humeur reste très difficile à prendre défaut (attention, quand il s’énerve, ça déménage). Remarque au passage, la première histoire lui donne enfin l’occasion d’utiliser son stylo, alors qu’il fait du porte-à-porte pour vendre des contrats. L’illustration de couverture fait référence à la deuxième histoire qui constitue un prolongement des moments où Jérôme Moucherot retrouve ses collègues au café en fin de journée, pour l’apéro. Les autres histoires sont trop souvent anecdotiques pour soutenir la comparaison avec le précédent album, même si on retrouve le talent de François Boucq pour illustrer des scénarios délirants. Ainsi, il donne sa pleine mesure dans Manga-jutsu. Enfin, la dernière histoire lui convient plutôt bien, avec une variation sur un thème qui l’inspire particulièrement : les transhumances humaines pendant l’été.

Electron
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les aventures de Jérôme Moucherot par François Boucq

Créée

le 14 avr. 2020

Critique lue 60 fois

6 j'aime

Electron

Écrit par

Critique lue 60 fois

6

Du même critique

Un jour sans fin
Electron
8

Parce qu’elle le vaut bien

Phil Connors (Bill Murray) est présentateur météo à la télévision de Pittsburgh. Se prenant pour une vedette, il rechigne à couvrir encore une fois le jour de la marmotte à Punxsutawney, charmante...

le 26 juin 2013

114 j'aime

31

Vivarium
Electron
7

Vol dans un nid de coucou

L’introduction (pendant le générique) est très annonciatrice du film, avec ce petit du coucou, éclos dans le nid d’une autre espèce et qui finit par en expulser les petits des légitimes...

le 6 nov. 2019

79 j'aime

6

Quai d'Orsay
Electron
8

OTAN en emporte le vent

L’avant-première en présence de Bertrand Tavernier fut un régal. Le débat a mis en évidence sa connaissance encyclopédique du cinéma (son Anthologie du cinéma américain est une référence). Une...

le 5 nov. 2013

78 j'aime

20