The Savage Dragon - Collection Image, tome 2 par arnonaud

Je continue mon exploration des débuts d'Image Comics. Après WildC.A.T.S, Spawn, Youngblood et CyberForce, je m'attaque désormais au Savage Dragon d'Erik Larsen avec la mini-série qui introduit le perso. J'ai lu cette mini-série en VO numérique, mais j'ai aussi récupéré le magazine VF de Semic dont j'utilise la fiche. Une version française assez décevante puisque la traduction simplifie vachement les dialogues de Larsen, enlève régulièrement des phrases entières et il m'a même semblé voir quelques contresens dans la VF par rapport à la VO. Et cerise sur le gâteau : il y a même des pages qui ont été enlevées (et à priori pas pour des histoires de censure vu le contenu de ces pages, ça a plus l'air d'un manque de place dans le mag VF). Donc d'un côté, c'est chouette de pouvoir lire cette mini-série en relié et en français, mais c'est quand même du travail de goret.


A noter que ce soit en VF ou dans la version VO que j'ai lu, ce n'est pas exactement la mini-série d'origine mais une version remontée des pages dans l'ordre chronologique de l'histoire. Le numéro #1 d'origine par exemple commençait par une énorme scène d'action avant de partir en flashback sur l'origin story du Dragon et ça semblait alterner ainsi entre grosses scènes d'action dans le présent et flashbacks informatifs. Y a tout une épilogue aussi qui est ajouté par rapport à la mini-série d'origine, dont quelques pages sont issues de Image Zero, et le reste est soit inédit pour la version collectée soit repêché d'une autre publication mystérieuse dont je n'ai pas connaissance.


Bref en tout cas, de toutes les séries des débuts d'Image que j'ai testé pour l'instant, Savage Dragon est certainement celle qui a ma préférence. La plupart des séries ont beau avoir été des succès énormes à l'époque, globalement j'ai trouvé ça assez moyen. Les séries misaient beaucoup sur leur partie graphique et les scènes d'action plutôt que sur leur scénar et globalement ça a assez mal vieilli. Mais ici j'était heureux de voir qu'on comprennait parfaitement l'intrigue (oui, juste comprendre l'intrigue est un vrai bon point, je reviens de loin), Larsen prend le temps de développer son héros, commence à poser un supporting cast, un univers... On sent que Larsen veut vraiment raconter des histoires et qu'il sait à peu près où il va.


Savage Dragon c'est donc un type vert à crête, qui est surpuissant et super résistant mais amnésique et qui apparaît soudainement à Chicago, inconscient dans un cratère enflammé. Il va être pris en charge par un flic qui va le convaincre des les aider face aux super-criminels qui prennent d'assaut la ville, terrorisant les habitants et tuant/blessant gravement les super-héros locaux. Dragon devient donc un super flic et on le suit dans sa croisade contre le crime, dans ses victoires comme dans ses échecs.


Y a vraiment une ambiance très actionner des 80s-90s, très over-the-top, c'est très fun à lire, surtout que Larsen sait vraiment y faire dans les scènes d'action explosives agréables à lire. Mais outre ça, Larsen maîtrise aussi les séquences plus calmes de dialogues (n'hésitant pas à nous sortir parfois des gaufriers de 15 cases pour certaines scènes de discussion, on est loin de Liefeld) et tente aussi des séquences plus tristes et tragiques (on se serait passé de la "femme dans le réfrigérateur" toutefois). On a même quelques séquences un peu parodiques amusantes, comme cette double page où Larsen se fout de la gueule de John Byrne (qui a été enlevée de la VF de Semic, hélas).


L'idée du super-héros flic est plutôt originale et Larsen a la bonne idée de reconnaître et condamner très rapidement les agissements racistes de la police. Forcément, c'est pas un comics ACAB mais c'est déjà ça. Ce qui est intéressant aussi c'est que Dragon ne s'entend pas très bien avec les autres super-héros, voire ne les aime pas. D'ailleurs au niveau cameos super-héroïques : les Youngblood de Liefeld sont souvent cités, on a même une grosse baston face à Bedrock, dans un hommage aux bastons de héros de Marvel, on voit aussi Spawn vite fait, et y a aussi Cyberdata la mégacorporation maléfique de Cyberforce qui est mentionnée et qui a un petit rôle dans l'intrigue.


Bref, au final c'est un début très sympathique. J'aime bien les dessins de Larsen, il nous propose un héros original et intéressant, les scènes d'action sont chouettes, il y a le mystère sur ses origines qui donne envie d'en savoir plus et c'est globalement bien mené. Franchement un bon départ, c'est pas parfait mais c'est clairement la série des débuts d'Image qui m'enthousiasme le plus pour l'instant et je suis curieux de voir ce que donnera la suite.

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le 31 oct. 2022

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arnonaud

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