Erik Larsen écrit, dessine et encre lui-même ... et cela se voit tant le manque de finition du Tout est criant. La composition se partage équitablement entre les vignettes trop vides et celles difficilement lisibles car confuses. Le récit, quant à lui, manque cruellement de profondeur : ici, pas de personnage à la psychologie complexe et subtile, pas de relation qui se noue dans la durée, pas d'intrigue tortueuse au dénouement étonnant, tout n'est prétexte qu'à de la bonne grosse baston de derrière les fagots. Les événements se succèdent en une série de clichés amenés dans l'urgence sans que jamais Larsen ne leur laisse le temps de gagner en consistance :
[!] SPOILER
Ainsi il en est, à titre d'exemple, de la relation entre Dragon et Debbie Harris, expédiée en 7 pages et quasiment dans la continuité temporelle : Rencontre > Sexe > Amour > Mort > Deuil.
Il en résulte une lecture dépassionnée ou jamais l'on ne ressent quoi que ce soit, même ne serait-ce que de la compassion pour un personnage.
On pourra probablement y trouver son plaisir ("bastonnnnnnnnn !!!") pour peu que l'on soit adolescent et peu exigeant.