Le résumé de Tonoharu laissait entendre un livre sur le déphasement d'un professeur au Japon qui ne s'habitue pas à un pays qui lui est étrangé, et j'ai immédiatement pensé à Stupeur et Tremblement et à Lost In Translation.Sauf qu'a vouloir raconter le dépaysagement d'un type (dont on ignore s'il s'agit du prédécesseur du narrateur ou s'il a inventé tout ça) avec des cases en gaufrier sur des images qui rappellent les vieilles litographies, ça rend la bd particulièrement austère.
Mais surtout l'histoire n'est pas super folichonne : Daniel Wells est débarqué au Japon pour devenir prof d'anglais, il a du mal à s'intégrer et en pince pour une collègue qui bosse très loin de chez lui, sauf qu'il s'aperçoit qu'elle sort avec un autre . Sauf qu'au lieu d'avoir l'impression que c'est la faute d'une société japonaise trop engoncée, la faute à la barrière langagière on a l'impression que c'est surtout parce que Daniel est super ennuyeux en fait. Il n'a pas beaucoup d'intérêt dans la vie, il tente de draguer une fille qui n'a jamais émis le moindre intérêt pour lui, et va draguer "par défaut" une japonaise qui bosse dans la même école que lui. (La fameuse "Christmas Cake".)
Les seuls moments avec la femme japonaises sont ceux que j'ai apprécié car on le voit être humain, s'amuser et même être touchant. Hélas, on comprend aussi qu'il fait ça parce que c'est un lâche qui ne veut pas être seul. N'avoir pas d'empathie pour le personnage ne serait pas trop grave si l'intrigue était intéressante, mais non, c'est vraiment l'histoire d'un type qui s'ennuie et moi aussi en le regardant, je m'ennuyais. Le Japon au fond n'est qu'un décors, il aurait pu être en Roumanie ou en Afrique du Sud que ça aurait donné la même chose.
J'ai pas des masses envie de lire la suite.