En passant par la Géorgie avec mes gros sabots
Dans le sud des États-Unis, en pleine Grande Dépression, un chemineau veut retrouver le fils d’un moribond. Le cadre et le sujet, malgré une originalité toute relative, étaient prometteurs, et pouvaient même déboucher sur une œuvre d’envergure. Le problème, ce sont les personnages. Sans rire. Pour le manichéisme, "Toute la poussière du chemin" en remontrerait à "Bambi".
Si le trait de Jaime Martín est épais, ce qui en soi ne m’a pas gêné, les caractères de Bill, Joe, Chuck, etc. sont au-delà de l’épaisseur : des gentils honnêtes jusqu’à la naïveté, victimes jusqu’au martyre de méchants violents jusqu’à la débilité et racistes jusqu’à l’os. Le seul personnage vaguement complexe intervient bien tard dans le récit et fera comme tous les héros les frais de la misère… C’est dommage, car les premières planches étaient plutôt réussies, et l’ambiance de l’Amérique post-1929, en wagons patinés et paysages ocres et vert terne, à l’image de la couverture, plutôt bien rendue.