Au scénario Gilles Rochier, qui est l’auteur de Ta mère la pute, qui a reçu le prix révélation Angoulème 2012. Au dessin Daniel Casavane qui est connu pour ses nombreuses adaptations de classique de la littérature (Verlaine, Baudelaire, Flaubert).
« Tu sais ce qu’on raconte » commence par ces deux techniciens de surface dont l’un parle du retour du môme Gabory prendre un café chez Bernard au marly. Ensuite les cadres s’enchaînent sur d’autres personnes dans d’autres lieux qui nous dévoilent de plus en plus qui est ce Gabory.
La BD est original, surtout dans sa composition narrative. Tout d’abord, il y a la continuité des paroles, des bulles dans la discontinuité des personnages et leurs environnements. Chaque paroles se suivent et permettent de mieux comprendre le fils Gabory et ses soucis, même s’ils sont raconté, dans la plupart des cas, par différents personnages par case. Dans les premières cases on aperçoit les deux techniciens de surface et la case suivante se passe se passe au métro, suivi du bar et ainsi de suite. Des fois les mêmes personnages apparaissent mais bien plus tard et non à la suite.
Au niveau du dessin, le style de Daniel Casanave correspond à l’histoire par ses traits simples, linéaire dans l’ensemble. Par contre ça peut déplaire à certains car du coup les décors manquent de reliefs et les dessins peuvent paraître un peu brouillon. Pour ma part, je trouve que ça transmet bien la banalité de l’ensemble de la population. La force du dessin de Daniel Casanave est la simplicité qui aide à différencier et à rendre unique chaque personnage présent dans la BD. Du coup quand l’un deux réapparaît on l’identifie très facilement. Peut-être ce style peut être un défaut, car au moment fatidique aussi les traits restent brouillons, simples. Ça m'a donné l'impression d'un travail à la va-vite, alors que je suis sûr que c'est faux. Il fallait peut-être un travail plus soigné, plus détaillé lors de la scène fatidique pour sortir cette situation extrême des autres.
Sinon j’ai bien aimé la BD pour son histoire qui, de la par du scénariste de TMLP, est sociétale. Et il se focalise sur les rumeurs provinciales ou rurales et leurs limites. Que mêmes si elles ne sont pas sûrs, elles peuvent prendre une telle ampleur que les gens commencent à y croire et même à les remanier. La finale de cette histoire nous montre son danger surtout lorsque ces racontars deviennent; pour certains, une certitudes. Le scénariste nous montre qu’il faut se méfier, prendre du recul face à ces récits douteux.
Si vous aimé le style de Daniel Casanave et les histoires de Gilles Rochier, je vous conseille grandement la BD « tu sais ce qu’on raconte » paru chez Warum.