Tu seras un saumon, mon fils : l'histoire d'une branlette qui part en couilles

"Donc c'est l'histoire d'un mec qui se branle dans une rivière et ça féconde des œufs de saumon, faut être taré pour écrire ça et encore plus pour l'éditer mdr" [1] : c'est ce qu'on pourrait se dire en voyant le pitch de Tu seras un saumon, mon fils. Et c'est justement pour voir les raisons qui ont menées un éditeur à porter un tel projet que j'ai lu ce manga... original.


Revenons donc deux minutes sur le début du manga : Shion et ses potes font un concours de distance d'éjaculation avant de partager de délicieux ramens. Une vraie bande de potes, soudés, que rien ne semble pouvoir séparer au vu de leur camaraderie infinie. Mais c'était sans compter l'arrivée d'un beau-père pour Shion, qui se retrouve alors à déménager dans la foulée : au revoir les potes de collège, place au lycée où Shion va se faire victimiser par la brute du coin dès le premier jour.


Décidant alors d'évacuer sa frustration en se lâchant dans la rivière la plus proche, il ne se doute pas qu'il fécondera ainsi un œuf de saumon, donnant naissance à un homme-saumon qui, trois ans plus tard, finira par tomber sur lui alors qu'il cherchait son père.


Si tout ça paraît parfaitement délirant au premier abord, le manga tombe vite dans certaines problématiques universelles, en relayant l'humour -pas très subtil de toute façon- au second plan.


Le manga aborde alors tout un tas de thèmes comme la différence et l'acceptation de soi, le regard des autres, la place d'une personne dans une famille, les relations amicales et leurs difficultés, la violence parentale... Et le tout parvient à un résultat relativement convenable, malgré quelques insuffisances.


En effet, on passe assez vite sur certains éléments tel que l'évolution de la relation entre Shion et Ginji, et cela se ressent notamment sur la fin du manga, avec une happy end sur la notion de famille qui paraît improbable tant les événements précédents sont sensés être impactant.


Très vite dans le manga, on comprend que l'humour n'est pas tout et que l'auteur a réellement un message à faire passer, grâce à cette scène surréaliste où un homme-saumon arrive en vélo et explique que oui, il sera considéré comme un monstre par son propre père, mais qu'il est là parce que la notion de famille est selon lui plus forte que toutes les apparences. Et ce n'est qu'un thème fort parmi les autres !


Tu seras un saumon, mon fils est donc une agréable surprise : sans être un incontournable, on y trouve matière à réfléchir alors même qu'on visait un simple manga débile et inconsistant. La patte graphique colle bien au style du récit, avec un trait fort qui met en valeur les scènes parfois violentes qui se déroulent sous nos yeux.


Tout en étant grossier et un peu trash, ce manga illustre parfaitement la nécessité de devoir parfois aller au-delà des apparences. Une belle leçon : bravo à l'homme-saumon.


[1]: Preuve en image de ce qu'on pourrait penser du manga au premier abord https://twitter.com/LallementThomas/status/1010883943917326336

maxbybakablack
6
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le 24 juin 2018

Critique lue 359 fois

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