Ultimex et Steve, le faire-valoir prodige par Karhmit
Le premier album publié d'Ultimex est bien particulier. D'abord, son contenu est le résultat de la participation de Gad aux 24 heures de la bande dessinée (édition 2007 ou 2008 ?), un exercice organisé par la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image qui consiste à réaliser en 24 heures 22 planches de bandes dessinées sous contrainte. La contrainte de cette édition, qui était de représenter une réunion de famille à la page 12, a été pour Gad l'occasionde dessiner Ultimex au sein de la famille de Steve, qui fête les 40 ans de mariage des parents de ce dernier.
Hormis l'ajout de trois pages d'introduction dessinées pour l'édition, d'une nouvelle couverture et 4e de couverture, la bande dessinée n'a pas été retouchée (ou alors si peu). Du coup, à cause de l'exercice, le dessin pêche : assez rigide et rudimentaire, au décor esquissé et aux trames faibles. Le tout transpire le manque de temps et la nuit blanche passée sur les pages.
Mais heureusement, l'histoire et l'humour rattrapent complètement le dessin. Prenant d'abord place à l'Aqualand puis dans la maison des parents de Steve, l'album possède les seules représentations de la mère de Steve (qui n'est qu'évoquée dans les autres albums) et de l'enfance d'Ultimex et Steve. Si la trame narrative est très simple, l'album regorge de ce qui fait l'humour d'Ultimex : les observations caustiques sur le comportement des gens, les leçons de vie viriles, les chansons, l'immoralité et la perversion sexuelle des personnages. Seule l'élégance d'Ultimex manque à l'appel, ce qui enlève au personnage le contraste que l'on retrouve dans ses autres histoires.
C'est pour ces raisons que l'album s'adresse uniquement au fan d'Ultimex ou à celui qui connait déjà le personnage. L'absence de toute introduction de son univers, son dessin hésitant et son édition (qui donne l'impression de tenir un fanzine plutôt qu'un album de bandes dessinées) le rendent difficile à conseiller à un néophyte.