Si le tome 01 de Civil War nous brossait un portrait global de l’ensemble du conflit opposant les super-héros entre eux et donnant lieu au crossover Civil War nous intéressant présentement, ce tome 02 intitulé Vendetta se veut un apport au récit nous détaillant quelques points.
Des points non négligeables puisque ce comics est formé des ties-in centrés sur Spider-Man et Wolverine, séparant le récit en deux parties distinctes, au rythme bien défini.


L’allégeance de Spider-Man à la cause de Tony Stark était bien évidemment la grande surprise du tome précédent, lui qui plus que tout autre a toujours veillé à préserver son identité secrète. Aussi, un tel revirement de situation a pu paraitre assez précipité à plus d’un lecteur, et cette première partie nous permet d’en savoir un peu plus. De fait, on assiste à un déroulement très introspectif, Peter Parker s’interrogeant plus que jamais sur sa condition et son rôle à jouer dans ce conflit majeur. Fortement lié à Iron Man dès le départ et connaissant le sens de l’honneur de notre héros, on comprend mieux le fait qu’il désire ne pas trahir son mentor et le soutenir, quand bien même cela remet en cause ses principes. Bien vite cependant, on comprend que Tony n’a nulle intention de considérer Peter sur un pied d’égalité et préfère gérer les choses à sa manière. Le nouveau costume de Spidey ne fait de lui que l’instrument de Stark, ce qui le poussera tout naturellement à se rebeller et finalement rejoindre le camp adverse sous la bannière de Captain America.
Si l’on pouvait regretter dans le tome précédent que les deux camps se forment trop rapidement avec des idées bien arrêtées pour chacun, on appréciera de voir quelque chose de beaucoup plus nuancé cette fois-ci avec le rôle de Spider-Man qui doute et s’interroge plus que jamais. Toutefois, il est dommage d’avoir le sentiment que la prise de décision ne semble jamais réellement émaner de lui. Tout d’abord obéissant à Iron Man, il se conforme aux directives qui lui sont données et fait tomber son masque aux yeux du monde entier, MJ et May le soutenant dans cette démarche. Mais lorsque son envie de rejoindre le camp adverse se fait de plus en plus insistante, ne pouvant supporter les méthodes employées par Tony, son argumentation concernant la loi de recensement bascule complètement pour suivre la voix de Captain America. Et là encore, son entourage le suit. MJ lui assurant qu’elle savait bien que cela serait sa décision finale, elle-même qui le soutenait de poursuivre le combat inverse quelques jours plus tôt ! On a ainsi cette désagréable impression que notre Peter Parker fait un peu office de girouette pour le coup, ne sachant jamais vraiment quel parti prendre de lui-même. Cette introspection tout au long des épisodes permet de souligner l’aspect humain d’un débat qui jusqu’à présent se focalisait essentiellement sur l’idéologie philosophique, et à ce titre l’échange avec Red Richards illustre parfaitement le propos. Concernant le lecteur, Tony Stark apparait de plus en plus comme un homme prêt à tout pour aller au bout des choses, sa relation paternaliste avec Peter accentuant son côté manipulateur. De sorte que son opinion est de moins en moins recevable et on le perçoit presque comme le véritable antagoniste de l’histoire, l’extrémisme de ses choix faisant que l’on s’interroge sur le bien fondé de son camp dans la guerre.
Enfin, les retombées sur l’entourage de Peter Parker auraient été le plus intéressant à suivre (la réaction de J. Jonah Jameson étant brièvement abordée), mais le tout s’achève sur un cliffhanger qui ne trouvera sa suite que dans les pages du (très) controversé Un Jour de Plus. Le lecteur en sera donc quelque peu pour ses frais cette fois-ci, l’essentiel du récit étant toutefois l’opinion changeante de notre héros qui embrasse de fait l’ensemble des arguments que l’on peut tenir sur le sujet du recensement de la communauté super héroïque.
Au niveau dessins, Ron Garney offre un travail de qualité, bien qu’on ne soit pas non plus sur le haut standing de ce qui s’est fait sur l’homme-araignée. Le tout reste agréable, bien que le visage de Peter Parker change radicalement à plusieurs reprises selon les planches, ce qui peut-être un peu déstabilisant à première vue.


La seconde partie de ce tome 02 donne tout son sens au titre (Vendetta) puisque l’on est amené à suivre Wolverine se lançant à la poursuite de Nitro, responsable de la tragédie de Stamford, point de départ de Civil War. Après l’aspect plus posé des épisodes Spider-Man précédents, on appréciera un récit comportant d’avantage d’action, ce qui sied fort logiquement à son protagoniste. On pourra éventuellement s’interroger sur cette volonté apparemment si impétueuse de Logan qui veut absolument retrouver Nitro, quand le reste des héros ne semble guère s’en soucier, trop occupés à se taper dessus. Le reste du récit débouche sur un complot de grande entreprise, ce qui peut paraitre assez banal au final mais l’ensemble se lit bien et respecte le personnage de Wolverine. La fin du comics offrant même un joli aperçu du ressenti du X-Man avant intervention de son facteur auto-guérisseur, lorsqu’il se présente littéralement aux portes de la mort.
Concernant la réalisation, on est sur quelque chose de très dynamique, notamment au niveau des couleurs, mais à titre personnel je déplore le coup de crayon d’Humberto Ramos qui semble vraisemblablement incapable de respecter un tant soit peut les proportions et morphologies du corps humain. On se retrouve ainsi avec des plans assez dérangeants (voir horribles) quant aux poses adaptées et des visages particulièrement ratés. Le détail de la récupération physique de Logan est en revanche bien réalisé, offrant des planches intéressantes.


Ce second tome du crossover Civil War a le bon goût de faire la lumière sur un personnage clé du premier tome, Spider-Man, en mettant en retrait l’opposition Iron Man/Captain America. Un récit introspectif qui plaira aux fans du Tisseur et qui accentue les enjeux soulevés par la loi de recensement.
Wolverine quant à lui apporte une action soutenue et approfondi quelque peu le scénario en révélant le devenir de Nitro et la nature de ses pouvoirs. Dommage toutefois que les dessins ne soient clairement pas à la hauteur, qui plus est au regard de ce qui est proposé dans les ties-in précédents de l’homme-araignée.

David_AVINENC
7
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le 31 mars 2020

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David_AVINENC

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