Un deuxième tome bien plus mouvementé que le premier. Ce dernier constituait une entrée en matière avec l’indispensable présentation des différents protagonistes et les interactions entre chacun d’eux. Une fois ces bases posées, Stéphane Piatzszek et Julien Maffre lâchent les chevaux. Beaucoup d’action, aucun temps mort, des combats incessants, des duels sans merci et des retournements de situation inattendus balisent un récit de capes et d’épées ou les faits d’armes dominent les débats. Le parti pris est clairement assumé et la mécanique narrative fonctionne à merveille grâce à un enchaînement de rebondissements quasi permanent.
Graphiquement, ça claque. Julien Maffre compose des scènes de bataille d’une parfaite lisibilité malgré le nombre impressionnant d’individus présents dans chaque case. Les bas-fonds de la capitale et ses crasseux aux gueules improbables sont toujours aussi bien rendus et le contraste entre la lumière de Versailles et l’obscurité des ruelles malfamées offre des ambiances très marquées.
De la bonne BD populaire, dont la dimension historique annonce les événements qui se produiront un siècle plus tard. Monarchie déconnectée du quotidien et de la misère des petites gens, répression policière sanglante, puissants qui s’enrichissent toujours plus en affamant le peuple, les ingrédients de la révolution à venir sont déjà bien présents. L’album se conclut sur une pirouette inattendue et laisse augurer une suite palpitante.