Winterworld (2014) par arnonaud
Critique numéro par numéro.
#1 [Juin] Winterworld est une série qui a une histoire complexe. C'est à la base deux mini-séries des années 90, en noir et blanc, scénarisées par Chuck Dixon et dessinées par Jorge Zaffino. Je crois que c'est une série qui est passée entre plusieurs éditeurs, avec la 2e mini qui a dû mettre du temps avant d'être publiée, enfin bref, je ne me souviens plus exactement de l'histoire. Ajoutez à ça le décès prématuré de Zaffino en 2002, et ça devenait assez compliqué pour Chuck Dixon de continuer de développer son monde glacé post-apocalyptique.
Mais il revient 20 ans après les mini-séries originales avec cette nouvelle série IDW. Cette fois c'est en couleur et c'est Butch Guice qui l'accompagne aux dessins. J'ai pas réussi à vraiment saisir si c'était un reboot ou une suite des mini-originales, mais ça semble être plutôt une suite à la vue de certains éléments évoqués. Mais les auteurs sachant très bien que tout le monde n'aurait pas lu la série originale avant d'attaquer ce tome, ils restent très évasif. Le duo de Scully et Wynn est déjà formé et ils sont en vadrouille à travers d'immenses étendues glacées et arides.
Dans ce premier numéro, Dixon pose l'univers, nous présente les personnages, leur relation, et leur côté explorateurs survivalistes. Ça prend son temps, mais ça permet de s'attacher directement aux héros et de découvrir l'univers de Winterworld. Les personnages rencontrent une autre population qu'à la fin du numéro qui laisse présager un 2e numéro qui devrait nous faire retrouver le côté très action de la série originale qui est ici plutôt absent.
Difficile de savoir ce que vaut la série avec ce seul numéro hyper introductif, mais c'est quand même sympathique et les dessins de Guice sont franchement beaux, dans la continuité de ceux de Zaffino. Diego Rodriguez nous sert en plus de magnifiques couleurs d'étendues glacées et de nuits froides qui renforcent l'immersion dans l'univers de la série (par rapport à la série originale). Une belle entrée en matière pour le retour de Winterworld qui devrait convaincre les nouveaux venus et faire plaisir à ceux qui ont appréciés les deux mini originales (regroupées en un tome édité chez Delcourt sous le doux nom de Winterworld, allez le lire, c'est sympa), qui retrouveront immédiatement l'ambiance et les personnages qu'ils avaient aimés.
#2 [Juillet] Ce qui est bien, c'est qu'on a beau eu changer de dessinateur entre les mini-séries originales et cette nouvelle série, il y a une constante, les scènes d'actions ont malheureusement tendance à avoir des passages brouillons, difficilement lisible, et c'est bien dommage. Toutefois, Dixon semble avoir fortement réduit la dose d'action par rapport à avant, où c'est peut-être car nous ne sommes encore qu'au début. C'est probablement plus ça. En tout cas, la relation Wynn-Scully est toujours au centre de l'histoire et fonctionne toujours aussi bien, les deux continuant leurs road-trip, cherchant des traces d'un avion qui transporterait les parents de Wynn ou un truc comme ça. On retrouve vite des classiques de la série, avec de la rencontre d'autochtones et d'un nouveau lieu étrange et mystérieux. Et la fin du numéro met nos héros dans une situation qu'ils ont déjà plus ou moins connus dans le passé. Comme je le disais dans la chronique précédente, on retrouve vraiment l'esprit du Winterworld original, et c'est aussi très bien comme ça.
Ce qui est nouveau, me semble t-il, c'est cette espèce de scène de teasing d'une sorte de vilain semblant poursuivre nos héros. Intriguant et ça pourrait apporter une dynamique nouvelle que j'ai hâte de voir.
Niveau dessins, à part les scènes d'actions un peu brouillonnes, ça reste tout de même d'un très bon niveau. On pourrait aussi reprocher une technique pour les décors un peu trop grasse/floue, mais globalement ça fonctionne très bien et c'est en plus toujours aussi joliment colorisé. La série continue d'être une bonne lecture, divertissante, et on a envie de connaître la suite. Ce n'est pas la claque du siècle, mais découvrir l'univers de Winterworld reste quelque chose de sympathique. [7]
#3 [Octobre] Après une petite pause dont j'ignore totalement la raison, la série Winterworld est de retour avec ce 3e numéro. Et ça continue d'être une série très sympathique, encore plus pour ceux qui ont déjà lu les mini originales. L'un des points de forts de ce numéro, c'est le personnage inédit qui y est introduit, une hispanique badass à moto-cross qui débarque dans une excellente scène d'action et qui va sûrement foutre le bordel dans la vie de Scully. Sera t-elle une alliée ou une ennemie ? C'est dur de le dire pour le moment, c'est surtout une survivante qui semble débrouillarde et pas arriérée comme bien des gars vivants dans ce monde post-apo.
Et nos deux héros eux, découvrent un nouveau lieu utopique. Tout semble un peu trop beau et Scully se méfie pendant que Wynn est totalement conquise. C'est du très classique, et j'espère que Dixon arrivera à rendre ça intéressant ou a prendre le lecteur à revers.
C'est en tout cas très agréable à suivre, surtout que Butch Guice est loin d'être une merde niveau dessins et les couleurs de Diego Rodriguez collent parfaitement. C'est vraiment une petite série sympathique, qui conserve ses racines classiques 80's et c'est aussi ça qui lui donne son charme. J'espère que la qualité restera au rendez-vous, voir que ça s'améliorera, puisque c'est plutôt bien parti pour le moment. [7]
#4 [Novembre] : Winterworld continue sont petit bonhomme de chemin. C'est toujours sympathique sans être incroyable mais sans non plus être mauvais. J'aimerais quand même bien que ça se réveille un peu, car j'ai beau m'être attaché à l'univers et aux personnages de la série, quand il y a autant de bonnes séries qui sortent en parallèle, il faut en faire un poil plus que ce qu'on a pour l'instant pour s'imposer.
Mais ça reste agréable à regarder. Peut-être manque t-il au final des péripéties un peu plus musclées/osées ? Je suis quand même curieux de découvrir la suite de la série. [6]
#5 [Décembre] Dans ce 5e numéro de Winterworld, on accueille un nouveau dessinateur, Tomas Giorello, en remplacement de Butch Guice, et on y perd clairement pas au change, c'est encore plus beau ! C'est classe, lisible, expressif, ça s'accorde super bien à la colo de Diego Rodriguez... Franchement rien à redire et ça a franchement joué dans mon plaisir à parcourir les pages.
Et si je sentais une petite baisse de régime dans le numéro précédent, celui-ci relance pas mal la série. Il se passe pas mal de choses, on découvre de plus en plus de personnages, et ils sont tous charismatiques et donnent envie d'en savoir plus sur eux. En plus on a un gros changement de statut quo pour l'un des personnages en fin de numéro, ce qui achève de faire de ce numéro une lecture très sympathique. [7]