Comme pas mal de lecteur de comics dans les années 90, j'ai flashé à un moment ou un autre sur les couvertures tapageuses des aventures de Sarah Pezzini dans Witchblade.
La formule affichée : héroine au corps d'actrice porno (grâce au design de feu Michael Turner) + truc organique vaguement gigerien + ambiance occultiste contemporaine.
A l'époque la série avait le (joli) postérieur entre deux chaises : elle n'assumait ni son coté sexy/violent, ni son coté occulte. Les histoires n'étaient satisfaisantes dans aucun des cas, la trame de fond n'était jamais exploité, et l'action était souvent bâclée. Il ne restait que des épisodes étirées en longueur mixant enquête ennuyeuse et romance vaguement shojo. Pour le bruit et la fureur et une mythologie un peu plus stimulante, il y avait Darkness qui s'en sortait bien mieux et partageait le même univers.
Hors donc, voila-t'y-pas que Witchblade renaissait à la faveur d'un vrai-faux reboot : le "Rebirth".
Qu'allait-il en rester ? Et bien pas grand chose au final.
Il faut reconnaître que dans l'ensemble, graphiquement ça se tient et que certaines idées de design sont plutôt bien vues. Mais pour l'écriture on repassera, encore un fois.
Witchblade pourrait être consommée à la limite comme une série pop-corn, maniant des personnages tous voués à être définis par le même design sexy/dark (hommes comme femmes, tous les protagonistes importants sont "beaux et poseurs" comme dans les mauvaises séries télé)...
... Mais en plus il faut se fader les dialogues. Que ce soit en direct, ou en voix off, les dialogues de Witchblade sont souvent consternants, clichés, et rajoutent à la lourdeur de l'ensemble (il y a surement un truc à sortir entre tenue légère et écriture lourde, mais j'ai pas l'inspiration).
Bilan après la fin du premier volume : j'avoue que ce sera difficile d'attaquer les suivants.
Mais je me rincerais peut-être l'oeil avec, à l'instar de certains VN, sauf que ce sera plus facile à justifier devant Mme Pitchblack ("C'est pas ce que tu crois, il y a une vraie mythologie derrière...")