Dans ces premières œuvres, Chabouté dépeint peu ou prou le même milieu : une France profonde (ergo campagnarde) hostile, dégénérée, peuplée d'alcooliques et de fous en tout genre. Si Zoé vous place dans le village typique des ploucs pas nets, Sorcières vous conte quelques petites histoires, à l'humour assez caustique et aux fins malheureusement assez prévisible mais néanmoins savoureuses, de sorcières de tout poil. Vient ensuite Pleine Lune, sorte d'enchaînement d'emmerdes à la After Hours (Scorsese, 1985) avec des pouilleux, au ton plus cruel et cinglant. Puis enfin, celle qui domine selon moi cet omnibus, La Bête avec sa tension qui escalade tout doucement pour ne pas nous lâcher une fois le recueil refermé.