Critique de Shaynning
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le 23 oct. 2022
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BD franco-belge de Pog, Moon Li et Juliette Vaast (2020)
Nouveauté de 2020, "Zoya", contrairement à ce qu'on peut penser, n'est pas l'une des deux jeunes fille sur la couverture. Et pour ma part, cette Bd est un flop.
Je dois avouer que cela contraste avec les avis positifs, alors je vais tâcher d'étayer mon point.
Dans un premier temps, l'histoire. J'ai déjà lu sur des maisons mobiles, de pauvres petits orphelins exploités, d'Élue caractérielle et de pères désespérés prêts à condamné un autre enfant pour sauver le sien. Donc, d'un point de vue de l'originalité et de la créativité, ce n'est pas de la haute voltige, mais plutôt un concentré majeur de déjà-vu.
Du côté du scénario, c'est assez boiteux. L'élément le plus incohérent demeure sans conteste celui de Pia, déclarée "Élue" ( ou plutôt "compatible") pour l'expérience douteuse du père désépéré sans la moindre preuve empirique. Oui, forcément, elle a du caractère, donc elle est compatible, semble t-il. Il y a également des erreurs d'espace-temps, notamment dans la fuite des enfants vs les chiens de chasse, qui sont rattrapés vraiment très vite. Encore une fois nous avons LE GARS, le beau jeune homme aux yeux bleus qui a tous les talents et qui sauve les deux demoiselles en détresse ( parce que même si tous les enfants sont en danger, seules Pia et Miette s'évadent) et comme par hasard il arrive juste au moment où le méchant gérant de l'orphelinat décide que Pia devrait être l'Élue. Les évènements s'enchainent rapidement, sans prendre le temps d'asseoir quelques explications. Miette connait Zoya, on ne sait pas comment ni pourquoi, ni même comment elle peut bien être la seule à l'avoir trouvée. On nous jette les informations sans grande délicatesse et parfois sans grande logique. Je pense notamment à Pia, qui croise Zoya et qui gagne sa confiance en un battement de cil ( Oui, forcément, des monstres, pas de quoi en faire un drame) ou au fait qu'on nous présente ( sans nous la présenter, la mère de Zoya, qui nous informe - juste en passant, que cette maison est la sienne. D'accord, mais encore? le noeud du problème est là: on nous jette les éléments, sans faire de ponts, sans rendre le tout cohérent. Au final, en une nuit, tout dégénère: évasions à la James Bond, la fuite de Zoya, le retours de Pia, l,epxérience avorté, la police arrive, l'orphelinat est sauvé, les méchants sont arrêtés...ouf! Essoufflant.
Puis, vient le dessin, vraiment moche, pardon aux dessinateurs. Ça me rappel la BD "Malenfer", elle aussi terriblement moche du point de vue des dessins. La gestuelle manque beaucoup de fluidité, les contrastes de profondeurs manquent de rigueur, les sapins sont gribouillés, même les couleurs sont peu attrayantes.
Je ne sais pas trop quoi penser de cette tentative de BD, puisque c,est toute sa structure qui est frêle, du visuel peu attrayant au scénario déjà-vu, de la cohérence bancale au dialogue ordinaire. Les personnages, plutôt stéréotypés eux aussi, ne sauvent pas la mise. Ce n'est pas parce que Pia tiens une épée sur la couverture que ça en fait un récit féministe, peu s'en faut.
Au vu de la maison mobile et de Zoya ( qui occupe moins du quart de la BD en terme de présence malgré le fait que la Bd porte son nom) , nous avons affaire à une BD soit fantastique soit Fantasy. Il y a également quelques rouages, mais de là à dire que c,est du Steampunk, la marche est haute.
C'est donc assez déçu que je repose cette BD en souhaitant que les auteurs cesse de pondre des récits simplistes et incohérents jusque parce que c'est de la Jeunesse.
Un avis partagé par mes collègues libraires du département BD.
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Créée
le 13 déc. 2020
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