Critique numéro par numéro.
Attention : Je n'ai lu que les deux premiers numéros de la mini-série introduisant l'équipe durant Secret Wars. Et pour la présente série je n'ai lu que le numéro 1 et le numéro 5 où l'équipe créative change, avec Kelly Thompson qui devient l'unique scénariste du titre et Ben Caldwell qui arrive aux dessins.
A-Force #1 [Janvier]
Je n'ai pas lu l'intégralité de la série d'origine parce que l'écriture m'avait gonflé. Mais je réessaye la série avec ce nouveau #1, surtout que Marguerite Bennett n'est plus là en co-auteur, laissant le champs libre à G. Willow Wilson (même si Kelly Thompson se ramènera pour co-écrire le titre dès le prochain numéro).
Au programme de ce nouveau départ, l'arrivée de Singularity( nouvelle héroïne apparu pour la première fois dans la mini A-Force d'origine) dans l'univers 616. Elle part alors à la rencontre de ces anciennes alliées, mais se rend compte que celles-ci ne se souviennent pas d'elles (forcément elles ne se sont jamais rencontrées). Et en outre, son arrivée dans l'univers 616 a été accompagnée par l'arrivée d'un autre être cosmique, mais plus belliqueux et qui veux visiblement du mal à la pauvre Singularity.
C'est un début de série d'équipe très classique, avec le groupe qui se compose petit à petit, les personnages qui sont introduits uns à uns et avec certaines membres qui n'apparaissent même pas dans ce premier numéro. Donc il n'y a rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est la jeune, sympathique et puissante Singularity. Et puis il y a cette ambiance globalement très positive, très ensoleillée du titre, qui est plaisante. On retrouve l'atmosphère de titres comme Ms. Marvel, Squirrel Girl, She-Hulk en version série d'équipe, en fait.
Sur la partie graphique, Jorge Molina fait un bon boulot, même si ce serait bien qu'il fasse de vrais muscles à She-Hulk un jour. Laura Martin fait quant à elle un excellent boulot à la couleur, comme d'habitude, avec ces couleurs très lumineuses, qui collent parfaitement à la série.
Bref, un début honnête, qui laisse espérer un petit titre sympathique mais pas forcément ébouriffant. [7]
A-Force#5 [Mai]
Ben Caldwell arrive aux dessins du coup je ré-essaye la série. Caldwell avait illustré la série Prez chez DC (qui était excellente et qui a été injustement boudée) d'une main de maître, donc je suis très content de le voir débarquer ici. Souci : il n'est plus accompagné de l'encreur de renom Mark Morales, et son propre encrage est parfois inégal, en particulier dans les premières pages du numéro où certains persos se retrouvent avec des visages pas toujours réussis (Medusa en tête). Le dessinateur assure vraiment, par contre, sur les attitudes et l'expressivité des personnages et on a vraiment certaines cases qui sont très réussies. De même, Caldwell fait vraiment des chara-designs très solides, que ce soit ses remaniements des membres de l'équipe ou les nouveaux personnages qui apparaissent dans ce numéro. Mais si le travail de Caldwell est plutôt solide sur les personnages (outre les errances d'encrage, donc), les dialogues, les passages de baston sont peut-être un poil plus confus, même si ils restent compréhensibles dans l'ensemble. Pour en terminer avec la partie graphique, on retiendra la bonne idée d'avoir placé l'intrigue du numéro en Oregon, ça permet d'offrir des paysages inhabituels dans un comics de super-héros et c'est bienvenu.
Côté scénario, on sent que Kelly Thompson adore la partie soap-opera des comics super-héroïques, puisque le combat face au vilain du jour est bouclé en 10 pages pour pouvoir se consacrer pleinement ensuite aux relations entre personnages avec une petite virée en ville et beuverie entre les membres de l'équipe plutôt amusante et qui permet surtout d'approfondir tranquillement la caractérisation des héroïnes et leurs relations entre elles.
J'ai été agréablement surpris de voir que la scénariste reprenait une piste scénaristique restée irrésolue jusque là, sur le fait que Dazzler ne puisse pas mourir et ait déjà ressuscitée plusieurs fois par le passé. C'était une intrigue qu'avait lancé Claremont dans New Excalibur et qu'il n'avait pas eu le temps de résoudre, et là Thompson y fait allusion et j'ai cru comprendre que ça avait eu son importance également dans le premier arc, ce qui fait qu'on pourrait bien se diriger vers une résolution de cette histoire, ce qui est forcément intéressant.
D'une manière générale, on sent un bon respect de la continuité et de la caractérisation des personnages par la scénariste et le numéro est franchement agréable à suivre. Le ton de la série est peut-être, malheureusement, un peu trop léger et n'arrive pas vraiment à se suffire à lui-même. Il faudrait soit un côté plus épique, soit quelque chose de plus fort en terme de relations entre les héroïnes, de plus percutant et viscéral, soit un côté humoristique plus prononcé, ou un mélange de tout ça, je ne sais pas. C'est dommage également que la série aille dans une direction assez chiante pour son prochain arc avec une histoire de personnage manipulé/possédé, ce qui ne me motive pas vraiment.
Cependant le titre a vraiment pleins de qualités, autant graphiques que scénaristiques, les héroïnes sont très attachantes, y a un côté léger et frais qui reste très agréable et je pense que la série garde un bon potentiel. [7]