A Silent Voice, tome 1 par Kazuman

De retour après plusieurs mois d’absence à mon plus grand regret, puisque partager mes impressions est une chose que je chéris particulièrement, malgré ma timidité. J'ai tenu à critiquer ce manga puisque celui-ci m'a rappelé des souvenirs que j'avais enfouis profondément dans ma mémoire.
Je n'ai pas de handicap comme le peut l'avoir l'une des personnages de ce livre, Shoko Nishimiya, qui est sourde et muette, mais j'ai vécu dans la solitude et le mépris durant de longues années. La violence scolaire est un sujet tabou au Japon comme dans d'autres pays, et peu de manga se sont vraiment penché dessus. Véritable bombe dans ce pays, la violence perpétrée par l'antihéros de l'histoire Shoya Ishida, montre à l'ensemble des lecteurs de mangas ce qu'est l'"Ijime" (sorte de bizutage poussé à l'extrême).
L'auteur souhaite évidemment dénoncer ces agressions mais aussi l'intégration difficile des handicapés au sein des écoles. Ce manga est dur, dès le premier tome on n'a aucun doute au sujet du héros, pardonnez-moi pour cela, mais ce garçon est un gros connard dans ce qu'il fait, le fait de lui hurler dans les oreilles pour voir sa réaction, briser ses appareilles auditifs, l'insulter et encore d'autres méfaits du même genre.
Ne supportant plus cette hostilité continuelle Shoko est forcée de quitter l'établissement. Par la suite, une "chasse aux sorcières" est organisée par le corps professoral afin de connaitre le ou les fautifs de ce départ précipité. Dénoncé par toute la classe, qui se disculpe totalement de cette histoire, Shoya est désigné comme seul et unique responsable de tout cela. Par la suite, il subira lui aussi ce fameux Ijime.
L'histoire ne se focalise pas seulement sur l'enfance de nos héros mais en l'occurrence sur leurs années de lycée. Pour Shoya, ces cinq années furent pour lui une forme de suicide sociale, celui-ci ne parle plus à personne, n'a confiance en personne, d'ailleurs ce sentiment est très bien représenté par le mangaka qui a fait ce manga, Yoshitoki Oima, qui a décidé de barrer le visage des élèves sans importance aux yeux du héros. Après s'être penché sur les actes qu'il a pu commettre, il tentera par tous les moyens de se racheter auprès de Shoko qu'il croisera par hasard dans son lycée.
A ce moment de l'histoire, on change plus ou moins d'opinion sur le héros malgré tout ce qu'il a pu faire. On souhaite qu'il change, qu'il se rende compte de ses actes. Ainsi, on suivra son évolution, des réflexions seront faites quant à l'amitié, le pardon ou encore la confiance.
Sale gosse au départ Shoya tend à devenir quelqu'un de bien par la suite. Ce qui est fantastique et dramatique en même temps, c'est la manière avec laquelle l'auteur nous présente la formation puis la désagrégation de la vie sociale du héros. C'est dans les moments difficiles que l'on reconnaît les vrais amis et ce livre le prouve.
Ce livre n'a pas de défaut à mon sens, il peut être malgré tout difficile à lire pour certains n'ayant pas connu cette situation.
Ce manga m'a atteint personnellement puisque je me suis reconnu dans les deux personnages principaux tout d'abord dans Shoko à travers le mépris mais aussi à travers Shoya, qu'est-ce que l'amitié, en qui puis-je avoir confiance, la solitude ou encore le désintérêt de l'autre.
Pardonnez-moi de raconter mon histoire, mais j'ai passé ces deux derniers mois à lutter contre la maladie due à tout cela, c'est la raison pour laquelle j'ai tenu à faire cette critique et j'espère que vous l'apprécierez comme j'ai pu aimer cet ouvrage.