Un nouvel "album portrait"
"Aaricia" marque une pause dans la saga, se concentrant sur le passé d'Aaricia dans un album miroir de l'"Enfant des étoiles", consacré à Thorgal.
Je trouvais le personnage d'Aaricia assez transparent au début de la série, mais le cycle du pays Qâ avait été l'occasion de lui donner le relief qui lui manquait, notamment dans son rapport de jalousie/haine avec Kriss de Valnor. "Aaricia" parachève le tout en donnant au personnage plus de profondeur en se penchant sur son enfance.
Comme "l'Enfant des étoiles", "Aaricia" est structuré en mini-récits indépendants qui donnent à chaque fois un éclairage particulier au personnage.
"La montagne d'Odin", sorte de miroir du "Talisman" dans l'Enfant des étoiles, voit Aaricia partir à la recherche de sa mère.
Les deux récits réalistes "Première neige" et "Holmganga" voient Thorgal enfant aux prises avec la communauté Viking qui l'a recueillie et sauvé, 2 fois, par l'habileté d'Aaricia, qui acquiert ici un véritable statut d'héroïne à part entière. "Holmganga" notamment, avec ses retournement de situation multiples en quelques pages à peine, est pour moi un vrai petit chef-d'œuvre scénaristique.
"Les larmes de Tjahzi", lui, revient à la veine mythologique, non sans humour, puisqu'on y voit une mortelle voler au secours d'un dieu. L'utilisation d'un objet mystérieux mentionné 7 épisodes auparavant est une nouvelle preuve, s'il en était besoin, de la grande cohérence de cette saga.
Bref, même si les albums-portraits, comme je les appelle, sont loin d'être les plus flamboyants ou les plus connus, ils méritent le détour.
A les comparer, je préfère "L'Enfant des étoiles". Mais "Holmganga" justifie à mon avis le tome à lui tout seul.