Pour moi il s'agit d'un épisode fabuleux, original non tant dans le fond (variation autour du mythe d'Orphée) que dans le traitement.
Le héros, dont les premières failles apparaissent ici, est pour la première fois totalement absent et passif au début ; il en ressort largement humanisé. Le mélange de mythologie et de récit d'aventures rappelle bien sûr les Trois Vielliards du pays d'Aran, mais le récit prend une coloration initiatique absente des épisodes précédents.
Les thèmes de la mort et même du voyage dans le temps, qui sont décidément des obsessions chez Van Hamme, apparaissent et donnent une bonne partie du caractère fascinant du récit.
Mais à mon avis, la réussite la plus éclatante de cet épisode se situe sur ailleurs, dans le traitement graphique magistral de Rosinski, notamment pour la descente aux enfers. Le traitement en quasi noir et blanc de la remontée à la surface est aussi à mon sens particulièrement réussi.
Bref, un de mes Thorgal préférés. Un des meilleurs exemples, selon moi, du récit qui fascine et fait rêver.