Bien que plus contemplatif que la belle mort, Bablet se remet au boulot et quel boulot !
La version intégrale ayant eu un soin plus poussé et certaine planche retravaillé, je vous conseil cet édition, car je conseille de le lire comme un One Shot. Cela rend l'oeuvre plus cohérente et renforce son propos.
C'est l'histoire d'un roi d'hyperborée, qui ne peut mourir. Il ne mange pas, recrache des cailloux (tel un petit poucet qui laisse sa trace partout), pourtant cet immortel traverse les âges mais une question subsiste. Pourquoi lui ? et tout simplement, être immortel, pour quoi faire ?? La mémoire lui fait défaut pour se remémorer toutes ces vies qu'il a vécu, mais au final, se souviendra t-il de la seul vie qui valait la peine d'être vécu ? Et ce visage, se souviendra t-il de son visage ?
La suite SPOIL un peu les thèmes abordés, vous êtres prévenu !
Dans cet œuvre, Bablet nous parle de la vie. Le chemin est parfois plus intéressant que la finalité, voilà une leçon que notre héros va devoir apprendre.
Vivre de multiple vie dans l'angoisse, lui a tout simplement permis de se rendre compte que parmi celles-ci, il y en a une qui a vraiment valu la peine d'être vécu. Une vie qui donne son sens à toutes les autres.
Notre héros part en quête initiatique. Des thèmes important comme l'amour et le deuil engloutisse les planches toujours aussi bien travaillé et impressionnante. On peut clairement dire quand on voit son dessein : Il y a vraiment un style BABLET !
Entre questionnement métaphysique et sociétale (Amour, Deuil, transmission, hérédité). Une des réflexions qui m'a plu et sur la transmission des savoirs et l'hérédité. Le héros se rend compte, que la valeur d'une vie humaine prend tout son sens lorsqu'elle est externalisé. En effet, lorsque l'on transmet ou engendre (en terme de géniteur), c'est la vrai valeur de la vie. LA transmission au futur génération. L'immortalité , au final, c'est vivre à travers les autres, faire de sa vie une histoire, qui viens s'insérer dans l'Histoire avec un grand H. Notre héro doit aussi vivre avec les remords, qui comme des petits cailloux métaphoriques, sont semer tout au long de sa route comme une preuve de sa présence, partout ou ses pieds ont touché terre. Il devra s'en débarrassé s'il veut qu'ils arrêtent de peser sur sa conscience.
La fin est bourré d'une étrange et heureuse mélancolie, d'une tristesse calme mais surtout d'un soulagement viens parfaitement conclure l'histoire avec des planches sublimes.
Encore merci Matthieu, à chaque œuvre, tu t'impose de plus en plus comme un grand auteur contemporain dans le paysage de la BD franco-belge.