Pas l’album le plus facile de la série, surtout pour ceux qui ne sont pas Belges et ne connaissent pas grand-chose ou ne s’intéressent pas particulièrement à l’histoire de la famille royale belge. Baudouin aurait abdiqué en faveur son neveu, Philippe 1er, qui en fait n’est devenu roi que très récemment, en 2013. Après la censure de l’album précédent, les auteurs n’y vont pas de main morte : Philippe aurait une liaison avec la fille d’un homme corrompu au passé nazi. Philippe est même présenté à Paris dans un cabaret où il joue dans un spectacle intitulé « Histoire burlesque des rois belges ». Les auteurs reviennent avec moult détails sur le passé peu glorieux de la famille royale, et notamment sur Léopold III et Baudouin, leurs liens avec Hitler ou Mobutu…
Et pour dénoncer la censure, on voit un journaliste français de Canal +, qui ressemble fortement à Patrick Poivre d’Arvor, interviewer des Belges en indiquant les raison de leur discrétion : « en effet, critiquer le roi peut vous apporter dix-huit à trente cinq mois de prison ferme ». Parmi les Belges interviewés un homme ose tout de même souhaiter « qu’on leur coupe la tête à ces salauds ». Cet homme n’est autre que Bucquoy, dessiné par Tito !
On a là l’album le plus politique de la série, il y aurait une nouvelle question royale, comme à la suite de la Seconde Guerre mondiale où beaucoup refusent le retour du roi en Belgique, après sa collusion avec les nazis… Et le pauvre Daniel, superbe anti-héros, qui regarde par terre, baise mal et boit, subit une nouvelle machination de la police politique belge…
L’album est politique, nettement engagé, mais les auteurs n’oublient pas la dimension fantastique à la fin de l’album. On a aussi droit à de nombreuses références, notamment cinématographiques (Nouvelle vague). Un album alors paru dans le journal Circus, qui fera comme le tome précédent l’objet d’une censure du pouvoir.