Jean-Marc Rochette n'écrit pas sa vie ni ne la dessine, il la creuse à même le papier dans des salves mordantes. Tout en maîtrise, l'auteur pratique son art comme il gravit les sommets : Le trait est vivant, vibrant, la mise en scène mouvante, le découpage limpide. Les pages immaculées sur la tranche sont contenues dans l'azur que la roche enserre, seule la corde maintient l'espoir. Une ligne noire, verticale qui, trace éphémère, semble vouloir atteindre l'infini. L'ascension débute et il n'est pas du tout certain qu'il nous soit possible d'en ressortir indemnes. Selon moi il s'agit là d'un des meilleurs livres de l'année.