Avant de finir la BD je ne savais pas que j'avais déjà lu un truc de Rochette : le transperceneige, dont j'apprécie beaucoup le premier tome (et dont les deux suivants m'ennuient profondément). Et donc si j'ai lu ce Ailefroide c'était pour son thème, la couverture donnait vraiment envie de le lire et d'en savoir plus...
Quelle ne fut pas ma surprise de voir que ce n'était pas l'histoire de pionnier de l'alpinisme, ni une histoire fictive, mais bel et bien une autobiographie. Rochette raconte son enfance, comment il s'est pris de passion pour l'alpinisme et surtout comment cette passion terrifiante a fini par lui faire peur et comment il a fini par préférer le dessin.
Je dois dire que j'ai beaucoup aimé l'approche, on le suit, on le voit petit à petit prendre de l'assurance sur les parois... et surtout on sent que ça lui fait plaisir de dessiner ces montagnes, de les montrer, de raconter ses ascensions et de donner tout un tas de détails sur ces montagnes, sur les grimpeurs légendaires.
Vraiment la BD fourmille, il y en a partout, c'est un régal à suivre.
Et puis forcément, la BD est également un profond drame humain. On le sait l'alpinisme, l'escalade, la moindre erreur est mortelle et c'est assez terrible de le voir à chaque fois indiquer comment sont morts ses compagnons. Rochette est un survivant, un survivant car il a su s'arrêter à temps...
Je trouve ça très beau, d'une grande sobriété, on n'est pas dans le tire-larme facile, ce qui ne fait que rendre cette histoire plus touchante.
En tous cas cette BD m'a ravie, parce qu'elle traite d'un sujet qui me passionne : l'alpinisme, et parce que j'y retrouve tout ce que j'aime : une vision personnelle du rapport à la montagne. Bref, je suis fasciné et c'est vraiment à lire si on aime la montagne.
Je dois préciser que si la BD est un pavé, ça se lit très vite, bien qu'il y ait parfois beaucoup à lire, parce que c'est très bien découpé, il y a un réel confort de lecture, rien ne manque, rien n'est inutile. Vraiment un beau travail !
Et la fin est vraiment sublime !
S'avouer à soi-même qu'on ne réussira jamais le but que l'on s'était fixé étant gamin, c'est terrible, mais c'est également une belle preuve de maturité