Ces êtres se relèvent… Encore… Et encore…

Alors que l’année scolaire touche à sa fin, Kei, un jeune lycéen, meurt dans un tragique accident. Meurt ? Non, car il est en fait un Ajin, un être capable de se régénérer indéfiniment et de faire apparaitre une sorte de fantôme noir. Or, les Ajin ne sont pas les bienvenus dans le monde, considérés soit comme des monstres qu’il faut neutraliser, soit comme des objets de recherche pour faire avancer la science… Comprenez : sujets des pires expériences possibles.

Sur ce postulat de départ, Gamon Sakurai et Tsuina Miura vont développer un thriller bourré d’action, avec son lot de suspens et de retournements de situation. C’est là l’un des gros points forts de ce manga : une intrigue haletante et addictive, dont il est difficile de décrocher. J’ai vraiment dévoré les tomes, le rythme retombe parfois pour repartir ensuite de plus bel, et il n’y a aucun ventre mou tout au long des 17 volumes.

Malgré son postulat de départ, Ajin est un manga qui se veut avant tout réaliste : rien n’est laissé au hasard, et vous ne vous interrogerez jamais sur la décision de tel ou tel personnage car tout a un sens. L’action est grandiose parce que les combats sont toujours clairs et lisibles : je n’ai pas rencontré une seule fois une difficulté en m’interrogeant sur ce qui se passait dans une case, je n’ai pas eu besoin une seule fois de revenir en arrière pour essayer de comprendre le combat. Ajin est aussi un manga violent avec un univers assez simple mais très bien exploité et des thématiques qui se veulent matures.

Ainsi, bien qu’on soit en présence de deux camps, les choses sont plus complexes qu’il n’y parait. Tout n’est pas noir ou blanc, la plupart des personnages ont des forces et des faiblesses, et certains n’hésiteront pas à changer de camp. Pour continuer sur les personnages, c’est peut-être là l’un des points faibles du manga : ils sont intéressants, mais on ne s’attache pas vraiment à eux. Kei, qui fait figure de « héros », est froid et calculateur, pouvant apparaitre assez antipathique. Il occupe une place plus importante au début et à la fin, mais pendant une bonne partie de l’histoire, il n’est qu’un personnage parmi toute une galerie d’autres.

Je retiendrai surtout deux noms dans Ajin : le professeur Ogura et Sato. Le premier est peu présent, mais à chacune de ses apparitions il vole la vedette à tous les autres, et son attitude qui dénote vraiment apporte pas mal d’humour.

Et bien sûr, comment ne pas parler de Sato ? La plupart des personnages sont assez OSEF, mais Sato est la star : sans lui, Ajin ne vaut limite plus rien. Sous ses airs de jeune papi sympathique se cache en réalité un type extrêmement dangereux, qui allie à la fois force et intelligence, et qui est capable d’utiliser les capacités Ajin jusqu’aux limites les plus invraisemblables ! Et tout cela avec des répliques à mourir de rire et une classe qu’on voit rarement chez un méchant de manga. Soyez-en sûr, Sato ne vous laissera pas indifférent : détestable ou génial, ce terroriste est un joueur qui est capable d’abandonner son plan en cours de route juste parce que ça le gave, le rendant ainsi totalement imprévisible. Croyez-moi, s’il y a bien quelqu’un que vous ne voudriez jamais avoir comme ennemi, c’est Sato. Parce que contre lui, vous n’auriez aucune chance.

Je vous recommande Ajin si vous aimez les thrillers mélangeants à la fois suspense et action, avec un antagoniste incroyable. Et pour ceux qui ne voudraient pas le lire bien qu’ils puissent être intéressés, vous pouvez toujours regarder l’anime : la première saison est fidèle au manga, mais la deuxième dévie complètement et n’adapte pas tous les chapitres restants, avec un fin originale et beaucoup moins forte que celle du manga.


NB : à l'origine, j'ai publié cette critique sur un autre site.

Zero70
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs mangas

Créée

le 9 sept. 2024

Critique lue 3 fois

Zero70

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Ajin : Semi-humain

Ajin : Semi-humain
Josselin-B
4

Tokyo Ghoul à jeun

Ne tournons pas autour du pot, Ajin ne cherche même pas à dissimuler ses accointances évidentes avec Tokyo Ghoul : accident initiatique du personnage principal, le principe des goules déporté vers...

le 1 août 2020

8 j'aime

2

Ajin : Semi-humain
Petitbarbu
7

Critique tome par tome

Une critique que je mettrai à jour suivant mon avancement dans cette série. Nous traiterons ici de Ajin de Tsuina Miura (scénariste) et Gamon Sakurai (scénariste et dessinateur) Tome 1 - Blackmill,...

le 23 déc. 2015

8 j'aime

4

Ajin : Semi-humain
Deathdraw2552
4

Très déçu ...

Manga trop surcoter: 3,2 millions d exemplaire vendus au Japon blablabla...attention manga addictif blablabla... Avec tous ces critiques ,je m attendais à un truc génialissime ,j étais impatiente de...

le 19 août 2015

4 j'aime

6

Du même critique

L'Étau de Munich
Zero70
6

« Hitler est un gentleman » (Neville Chamberlain)

Un film qui traite des accords de Munich, c’est quelque chose de vraiment inédit. Le sujet ne doit parler à quasiment personne, et même parmi ceux qui connaissent, cela ne signifie pas qu’ils ont une...

le 25 janv. 2022

24 j'aime