Les one shots Spirou et Fantasio, c'est bien joli (et même très bon la plupart du temps), mais il ne faudrait pas en oublier pour autant la série principale, dotée de 49 albums et d'une farce. Avant la lecture de ce cinquante-et-unième opus, il y a tout lieu d'être optimiste, ne serait-ce que parce-que ses auteurs se sont déjà frottés aux deux reporters dans Les Géants Pétrifiés, un one-shot sans prétention mais loin d'être mauvais. Zorglub, notre mégalogaffeur attitré revient donc au petit village que nous connaissons bien et qui résiste encore et toujours au monde extérieur, pour y déclencher une catastrophe de son cru dans laquelle Spirou et Fantasio plongent avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Les deux compères s'aventurent donc dans une région quelque peu métamorphosée et y croisent une faune qui n'est pas sans rappeler celle de La Vallée des Bannis (sans en atteindre le niveau mais ça, c'est pas demain la veille).
En fait, cet album est bourré de clins d'œil plus ou moins subtils à l'héritage de la série, et j'aurais tendance à dire que c'est tant mieux. C'est bête, mais revoir certains personnages m'a juste fait terriblement plaisir. Heureusement, Yoann et Vehlmann arrivent à intégrer à tout cela des personnages de leur cru (dont deux en particulier dont l'association avec le comte n'a pas fini de me faire rire). Pas rire jaune : vraiment rire ! Plus généralement, j'ai aussi retrouvé dans cet album une ambiance rappelant certains albums très seventies de Fournier. Une certaine naïveté à vrai dire, que j'ai trouvé excessive à la première lecture avant de me souvenir que je lisais un Spirou et Fantasio. Cela dit, quitte à évoquer Fournier, autant faire revenir Ororea, non ? Allez !
En fait, je me suis bien amusé à la lecture de cet album. Son histoire mériterait globalement peut-être d'être un tantinet plus solide mais il serait bête de bouder son plaisir.