Bien que n'ayant jamais lu le roman original du même nom de Hiroshi Sakurazaka ni même vu sa relecture occidentale par Doug Liman, je me suis étrangement laissé tenté par son adaptation sous forme de manga par le scénariste Ryosuke Takeuchi et le dessinateur Takeshi Obata, sûrement séduit par le graphisme d'Obata et par la durée exceptionnellement courte de l'oeuvre, publiée en seulement deux tomes.

La brièveté du récit offre justement l'occasion au duo Takeuchi / Obata d'aller droit à l'essentiel (là où une longue série se serait laisser dériver), et de tirer le maximum d'une sorte d'habile croisement entre "Starship Troopers", "Halo" et "Un jour sans fin", jonglant efficacement avec les différents thèmes exposés.

Narré du point de vue de seulement deux personnages (le premier tome est essentiellement consacré au jeune héros, le second s'attardant d'avantage sur l'énigmatique Full Metal Bitch), "All you need is kill" a le mérite de faire évoluer ses protagonistes dans l'action, ne perdant jamais de temps en palabres inutiles, même si pour cela l'auteur doit sacrifier les seconds couteaux, réduits au strict minimum.

Les destins croisés des deux héros sont le coeur même d'un récit tragique calquant son déroulement sur celui d'un jeu vidéo, épousant totalement la condition sine qua non de l'univers vidéoludique qui veut que le joueur devra mourir plus d'une fois et recommencer inlassablement la partie afin de s'améliorer et venir à bout de sa quête / mission. Une sorte d'entraînement ultime parfaitement retranscrit ici, n'oubliant jamais les enjeux humains malgré la fausse omnipotence des personnages principaux qui sera heureusement mise à mal au cours de l'histoire.

Bien que souffrant de quelques passages obligés du manga (humour un brin foireux, héroïnes forcément bien pourvues...) et d'un développement assez pauvre de l'environnement décrit dû à la durée brève de l'oeuvre, "All you need is kill" est un manga agréable à suivre et prenant, pas toujours très lisible dans l'action mais graphiquement honnête, qui donne une furieuse envie de découvrir le roman original.
Gand-Alf
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le 12 sept. 2014

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Gand-Alf

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