Laura n'a jamais connu son père, mort d'un cancer du colon quand elle était encore bébé. Sauf qu'un jour, une chiromancienne (comme c'est excitant !) lui certifie que son père est encore vivant. On lui aurait donc menti. Allo, Dr Laura c'est aussi la vie d'une jeune femme lesbienne à Portland, passant son temps entre la peinture, sa petite amie, son groupe de musique et ses innombrables chiens.
L'énigme autour du père de Laura est le fil rouge de ce roman graphique, et on alterne scène de l'enfance et scène actuelle dans le Portland alternatif des années 2000.
Le mensonge familial, la difficulté de communiquer avec une mère abusive, la quête d'identité qu'elle mène plus par acquis de conscience que par besoin viscéral, tout ça m'a beaucoup plu.
Le traitement par contre m'a laissé sur le carreau car je n'ai pas réussi à m'attacher à cette histoire digne d'un "This American Life" (ou des "Pieds sur Terre" si vous êtes plus France Inter ;) ). Le ton est monotone et dépourvu d'humour ou d'émotion. Les pastilles se succèdent, et si elles titillent mon intérêt grâce à leurs formats "petits bonbons à grappiller", elles sont peu creusées. Les anecdotes de l'enfance sont insérées dans le but d'éclairer le présent, mais il n'y pas vraiment d'entrelacs entre les scènes, ou de recherches graphiques soignées.
Un exemple, lorsqu'elle raconte ses problèmes de maux de ventre enfant, tout laisse à croire que c'est une malade psychosomatique, mais elle ne fait qu'effleurer cette piste à mon sens. On comprend bien que c'est l'intention mais ça tombe à plat.
En fait je suis persuadée que Laura a une vie excitante et digne d'être racontée avec passion dans un long podcast introspectif (j'adore ça), mais elle a réussi à mon sens à rendre le tout plat et profondément banal. J'ai lu ce roman rapidement et sans déplaisir, mais il m'aura laissé indifférente, malgré un synopsis (autobiographique de surcroît) prometteur.