Nous sommes au Japon, dans les années 60. L'histoire se déroule à Hegura, l'île des ama, des femmes plongeant nues à la recherche de divers coquillages, en particulier les ormeaux.
Une histoire trouble le clan : la mère de Nagisa est partie sans plus donner de nouvelles et celle-ci pour une raison encore inconnue se déplace de la capitale Tokyo pour atterrir dans sa communauté natale. Elle devra d'abord trouver la force de se dénuder et porter un pagne, sans combinaison ni bouteille puis une technique de respiration particulière.
Elle va apprendre les codes des ama, aidées de leur Tomaé, celui en charge de les aider à remonter lorsqu'elles vont loin en profondeur.
C'est un enchantement de lire de bleuté des pages, on sent presque l'ennivrance des corps sous la mer, dans toute leur agilité, leur maitrise. Et cela peut durer toute leur vie.
Tout parait léger et pourtant Nagisa va devoir déployer de ses ressources pour rester sur l'île au près de ces femmes fortes : apprendre à pêcher, à négocier les prix, à se faire accepter par rapport au départ de sa mère, trouver un Tomaé, trouver un mari...
Pas exempte d'injonctions, même si l'air et l'eau y semblent doux et calme. Après quelques recherches, j'ai appris que Hokusai avait réalisé des estampes d'ama, que l'écrivain et poète Yukio Mishima avait écrit un ouvrage sur les travaux de pêche (le tumulte des flots).