Blacksad fait le gros bras pour l'iguane Hewitt Mandeline. Il côtoie ses amis intellectuels de gauche, surnommés les "douze apôtres" : Samuel Gottfield, un riche communiste de salon qui soutient le prix Nobal de physique Otto Lieber ; Alma Mayer, belle écrivaine ; Greenberg, poète allumé ; Klein, sculpteur ; Litvak, peintre. Le tout sur un fond d'escalade nucléaire et de chasse aux sorcières anticommunistes. Un membre, le médecin Otero, meurt. Blacksad surprend un tueur cherchant à piéger la voiture de Lieber.
Laszlo, confrère de Lieber, lui révèle le passé nazi de ce dernier, qui cherche la rédemption. Le groupe est inquiété par le Mccarthysme (ici un coq nommé Gallo) : Litvak est tué lors d'une bavure. Blacksad couche avec Alma, démasque une tentative de faire passer des plans nucléaires aux rouges (dissimulés dans une peinture de Litvak). Menacé par Gallo, Blacksad le coule en révélant une liste de sympathisants autorisés à utiliser des abris en cas d'hocolauste nucléaire. La romance avec Alma foire.
Comme toujours, les planches sont plastiquement superbes, quoique cet épisode a peut-être un peu moins d'action que les précédents. On est encore dans le melting pot de références autour de la guerre froide, et l'on trouve quelque plaisir à reconnaître les clés (Litvak = Pollock ; Greenberg = Ginsberg ; Lieber = Einstein, des références à Dr Folamour, etc...).
Cependant les personnages restent peu approfondis, et la romance est particulièrement stéréotypée, ce qui est dommage vu comme graphiquement, les personnages ont du caractère. On n'est jamais vraiment pris au dépourvu, et par conséquent on n'est pas vraiment surpris par les rebondissements. L'exposition des personnages est comme d'habitude un peu rapide. On a l'impression que la romance foire juste parce que "dans un film noir, le héros ne peut pas avoir la fille et puis c'est tout".
C'est un bon album de Blacksad, qui aurait pu être vraiment excellent.