Ce qui frappe au premier abord est le style graphique, avec un dessin enfantin contrastant énormément avec la maturité du propos et sa violence, et des perspectives vertigineuses.
Par le biais du dynamisme qu'apportent ces éléments, particulièrement lors des scènes d'action, on se retrouve donc au sein d'un univers délirant mais pourtant bien palpable. Amer Béton est vraiment centré sur ses personnages et leur rapport à la ville où ils vivent, allégorie de la société. On y retrouve donc pas mal de métaphores et de symbolismes sur l'évolution de la société et la psychologie de ces personnages, au travers du récit de nos deux orphelins si différents et pourtant complémentaires.
Pour être honnête, même si Amer béton est une oeuvre très qualitative, elle ne m'a pas tant marqué que ça. Ayant adoré Ping Pong, j'en attendais un peu plus. C'est comme si certaines idées n'avaient pas été exploitées au maximum. Mais c'était quand même du très bon et j'ai beaucoup aimé.
Un véritable reproche et bémol que j'aimerais cependant mettre en avant ne concerne pas l'oeuvre en elle-même, mais l'édition. Delcourt-Tonkam aurait vraiment pu imprimer les pages couleurs en couleurs au vu du prix du bouquin, et n'a en plus pas daigné faire l'effort de traduire les caractères présents dans les décors, dont on aurait pourtant bien aimé connaitre les significations.