J'ai parcouru l'intégralité d'Amer Beton, paru chez Tonkam en un seul volume de 600 pages, en quasiment une traite et j'ai plutôt aimé l'expérience. Ceci dit ça donne l'impression d'avoir parcouru une seule histoire assez longue, là où le découpage sur un an a sans doute permis aux lecteurs de se familiariser avec les deux héros, deux gamins perdus dans Tokyo, capable de prouesses à la baston.
Lorsque j'ai vu que le manga date de 1993 je me suis dit que c'était pas étonnant, tant ça sent les 90's à plein nez. Et comme on est dans les 90's, on sent une grosse influence d'Otomo (Akira, Rêve de Gosse) dans l'univers de Taiyō Matsumoto : des gamins aux pouvoirs bizarres, tout un tas de personnages hauts en couleurs vivants dans la rue, la ville comme une forme de vie organique autour de laquelle les personnages font parties, des histoires de Yakuzas vite dépassés par une force extérieure presque surnaturelle, etc... Le scénario possède toute les forces et les limites du genre notamment lorsque le récit se truffe de passages ésotériques sur le ying et le yang qui, à mes yeux, manquent de subtilité (les personnages s'appellent Noir et Blanc, on a compris )
Mais le récit est bien raconté avec des personnages qui sont plutôt bien décrits et le graphisme de Matsumoto est VRAIMENT différent de ce que j'ai pu voir en manga, voire même ce que j'ai pu voir dans la bande dessinée, tout genre confondu. Il y a vraiment quelque chose de particulier dans son trait que j'ai retrouvé nulle part ailleurs.