Un conte contemplatif plus que narratif. C'est le choix fait par Thierry Murat, qui nous plonge dans le Yorkskire en plein hiver 1872, aux côtés de Victor, un journaliste français qui vient écrire sur des phénomènes étranges (de sorcellerie ?) qui toucheraient la région.
Une immersion dans le folklore celtique d'abord réussie par le trait de Thierry Murat, austère et pendant un long moment cantonné à des nuances très sombres. Un dessin en adéquation parfaite avec l'atmosphère hivernale de l'ouvrage, qui ne quitte qu'à de très rares occasions son aspect morose et lugubre. Une dimension également renforcée par le fait que le récit fait la part belle aux illustrations plutôt qu'aux textes, qui apparaissent tout aussi cliniques et obscurs que le dessin qui les accompagne.
Néanmoins, si l'immersion dans le monde des légendes celtes est réussie, qu'en est-il de l'intrigue ? Si j'ai trouvé la première partie de ce roman graphique réussie, plongé dans les mystères du Yorkshire et charmé par les poèmes de Victor, j'ai malheureusement commencé à décrocher dans la deuxième partie du récit, qui se veut trop métaphorique et insaisissable. Le désenchantement s'est ainsi prolongé quand je me suis rendu compte que j'étais davantage confronté à un cousin éloigné de La Morte Amoureuse plutôt que de Frankenstein.
Un propos pour lequel je suis malheureusement passé à côté.