Bon, niveau couverture, c’est sûr, c’est pas le plus sexy des albums et du coup pas le plus attirant mais je ne regrette pas de m’y être penchée. Un diptyque rapide à lire et à l’humour déroutant.
L’intrigue débute lorsque Emma découvre qu’elle est morte assassinée. Qui donc pourrait en être responsable ? Son avide nièce qui n’attend que de toucher l’héritage ainsi que sa maison ? Les promoteurs ? Le maire ? Ce qu’on sait, c’est que quelqu’un avait déjà tenté de lui faire peur en lui envoyant des lettres de menaces. Mais pourquoi en voudrait-on à la vie de cette vieille dame ? Pourquoi sa maison intéresse t-elle autant de gens ?
Au fur à à mesure, on découvre qu’Emma n’est pas la seule victime de ce quartier tant convoité : d’abord il y a sa vieille « ennamie », Line, morte étouffée avec un oreiller alors qu’elle était en stade terminale d’un cancer puis le mari même d’Emma renversé par une voiture. Un accident ? Mmh… Ça fait beaucoup trop de coïncidences.
Autre question ? Est-elle la seule à s’être zombifiée ? Et bien non ! Quelle surprise pour elle de voir Line zoner dans le cimetière depuis la sortie de son cercueil, se nourrissant de la chair d’animaux passants. Mais surtout, Pierre, son mari tant aimé est-il, lui aussi, toujours de ce monde ?
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L’histoire est rapide mais bien menée. Dans le volume 1, Ne m’enterrez pas trop vite, on nous laisse des indices permettant de mener l’enquête. Plusieurs suspects s’imposent alors. Et enfin, nous avons le dénouement de toute ce mystère dans le second volume, Anisette et Formol. Le retour de Pierre est extrêmement plaisant et on se rend compte qu’il détient la réponse à toutes ces questions, raison d’ailleurs pour laquelle il a été réduit au silence. On se rend finalement compte que toutes ces personnes ont été victimes de l’avidité de gens de pouvoir qui ne reculent devant aucune atrocité pour obtenir ce qu’ils veulent.
J’ai beaucoup aimé cette idée de communauté de zombies qui profitent désormais de leur vie post-mortem. Ils sont très attachants et moi-même, vivant sur la Côte d’Azur, l’humour envers la population vieillissante de notre région m’a fait rire.
Mais ce n’est pas seulement une enquête. C’est une histoire de femme. L’histoire d’Emma, de sa vie, de son histoire d’amour, de son besoin d’indépendance, qui est centrale dans Ma vie posthume.
Emma est un sacré personnage ! Je l’ai beaucoup aimé. Au début, on la voit comme une vieille dame acariâtre (un peu Tatie Danielle) puis au fil de l’histoire on en apprend évidemment un peu plus sur elle. C’est une femme forte, libérée qui n’a pas peur du qu’en dira t-on ni d’aller à l’encontre des codes de la société. Elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense et ne se laisse pas faire. Un fort caractère, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pas le genre à se laisser faire !
Son histoire d’amour avec Pierre est très touchante. De leur rencontre à leur vie de zombie, ils ne cessent de s’aimer. Ce passage ultra-féministe où Pierre lui offre une boîte de capotes en cadeau de mariage en dit long sur la complicité et la modernité de leur couple. Il est le seul homme qui lui ait laissé le choix de sa vie : il la demande en mariage directement sans passer par son père, la laisse décider quand ils auront un enfant, faire des études et apprendre le piano, tout ce que son père lui a interdit. Avec lui, elle se réalise en vivant sa vie de femme comme elle l’entend et non selon les codes de sa famille qui la voyait devenir femme au foyer très jeune.
(Le reste de ma critique ici)