Fondée en 1960, la Justice League of America (JLA pour les intimes), aura connu de nombreuses incarnations au fil des ans, rassemblant des personnalités de l'univers DC aussi connus que Batman, Superman, Wonder Woman, Green Lantern, Flash, Aquaman ou encore Green Arrow. A la fin des années 90, le scénariste Grant Morrison est chargé de redonner un nouveau peps à la formation, mettant à nouveau en avant certains personnages fondateurs.
C'est donc dans ce contexte que parait Year One, série en douze chapitres signé Mark Waid et Brian Augustyn au scénario, et illustrée par Barry Kitson. Un nouveau regard sur les premiers pas de la JLA, sur ses doutes, sur ses hésitations, sur ses faux départs et, bien entendu, sur ses victoires qui la propulseront au rang de défenseur de la planète entière.
Tout en proposant son lot d'action et de séquences spectaculaires, notamment dans sa seconde partie, Year One s'intéresse principalement à ses super-héros masqués, leur offre une épaisseur psychologique qui fait plaisir, s'attardant sur leurs difficultés à fonctionner en équipe et à mélanger vie privée et protection de la terre.
Une approche intelligente qui n'est pas sans rappeler le mythique Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore (toute proportion gardée), Year One proposant une réflexion intéressante sur la condition de super-héros, sur ses retombées à la fois physiques, psychologiques et surtout sociologiques.
De leur côté, les planches de Barry Kitson apporte un rythme soutenu à l'ensemble, tout en contournant adroitement la censure par le biais de quelques cases étonnamment dérangeantes sans toutefois montrer la moindre violence graphique. Pas mal pour un titre qui n'aurait pu que se contenter de flatter le fan de la première heure sans trop se fouler.