C'est tout à l'honneur de la bande dessinée que de pouvoir, en à peine un peu plus de cent pages, livrer un témoignage aussi instructif du difficile parcours des rescapés après la tuerie du Bataclan.
La BD est ici le support idéal pour exposer un récit susceptible de toucher un public bien plus large que celui de Philippe Lançon dans "Le lambeau" dont la longue lecture avait fini par me lasser.
Il en ressort entre autres de multiples exemples sur le manque d'empathie pour les victimes de ceux qui sont chargés de les accompagner dans leur reconstruction physique et mentale, avec en première ligne des représentants de la filière "psy" qui pèchent étonnamment par un flagrant manque d'humanité.
Le témoignage intégal lors du procès en octobre 2021 de Sophie Parra, elle-même à la fois victime du Bataclan et co-scénariste de sa propre histoire, vient à la fin de l'album en enrichir encore la portée.