Paru quelques semaines à peine après le début de la guerre en Ukraine, "Le Mage du Kremlin" a sans aucun doute bénéficié de l'émotion provoquée par une agression que beaucoup n'auraient jamais envisagée. S'en sont suivies des critiques dithyrambiques quasi unanimes dans les médias. N'ayant pas attendu le 24 février 2022 pour m'intéresser aux différents maîtres de l'URSS et de la Russie, ayant de surcroit beaucoup lu sur Poutine sans compter les multiples émissions et reportages dont il a fait l'objet et que j'ai pu voir, je me faisais une joie de lire le roman de Giuliano Da Empoli.
Eh bien, je l'ai parcouru sans plaisir et l'ai terminé par devoir sans jamais ressentir l'intérêt que j'éprouve d'ordinaire à l'évocation de l'ascension jusqu'au poste suprême d'un pâle agent du KGB. Est-ce dû à la forme de ce que j'ai de la peine à considérer comme un roman, ce long monologue du "mage du Kremlin", Vadim Baranov, personnage fictif très proche de Vladislav Sourkov qui fut l'un de ceux qui ont permis à Poutine d'accéder au pouvoir ? Est-ce dû à cette sorte d'enchevêtrement entre fiction et réalité, difficiles à démêler si on ne se livre pas à une recherche sur les noms de différents personnages comme Zaldostanov, Sechine ou Berezovski. Est-ce dû à l'écriture de Giuliano Da Empoli qui m'a souvent laissé au bord du chemin ? Quant à l'évocation des relations entre Baranov et la dénommée Ksenia, elle m'a prodigieusement ennuyé.
Peut-être l'ouvrage a-t-il une portée philosophique, à laquelle je ne suis pas capable d'accéder, mais pour ce qui est d'un éclairage nouveau que j'espérais trouver sur le "mystère" Poutine, je suis resté sur ma faim, l'anecdote du labrador destiné à faire perdre tous ses moyens à une Angela Merkel connue pour sa phobie des chiens étant par exemple de notoriété quasi publique ...
Reste que la parution de ce livre m'aura confirmé un panurgisme que je subodorais parmi les professionnels de la critique littéraire.