Si je me souviens bien, cet album fêtait les 50 ans de la série dans le journal Spirou. Je n'avais pas gardé un très bon souvenir de cette 48ème aventure des tuniques bleues. Et au vu de la qualité des précédents albums, je m'attendais au pire. Finalement ça s'est plutôt bien passé.
En fait, ce qui sauve cet album, c'est le concept : se focaliser sur un personnage au travers de courtes histoires. Finalement, Cauvin en raconte plus au travers d'une petite histoire que d'un album entier. C'est ce qui faisait défaut aux précédents albums : un étirement exagéré d'une situation, du coup ça parlait de pas grand chose et on s'ennuyait devant la légèreté des conflits et les résolutions pénibles. Ici, une petite histoire de 6 pages en raconte autant si pas plus qu'en un album ; l'histoire est rythmée, les conflits abordés avec justesse, sans dépassement, et les résolutions tombent à pic. La durée limitée des histoires empêchent Cauvin de partir dans tous les sens et limite par la même occasion les traits d'humour.
Graphiquement, Lambil semble fournir un dernier effort. Ses dessins sont beaux et rarements ratés. Disons que la dernière histoire est celle qui comporte le plus de relâchement (Blutch et Chesterfield sont souvent mal dessinés). Les couleurs commencent à devenir intéressantes malgré le maintien du dégradé. Disons que ces transitions d'une couleurs à une autre se rapprochent davantage d'un accident à l'aquarelle que d'une manipulation informatique. Certaines séquences sont ainsi très belles.
Bref, un album pour lequel j'ai pris beaucoup de plaisir et qui me semble réussi malgré un ton léger et quelques erreurs de dessin sur la fin.