Un bon tome pour Sillage, série qui a le mérite de tenir la durée même si ce sixième tome n'a jamais été mon préféré. L'histoire est sommaire mais solide, l'ambiance sympathique, la planète visitée a une bonne caractérisation, visuellement c'est toujours aussi agréable et on a aussi la petite morale féministe de l'héroïne (amené sans finesse mais ce n'est pas si désagréable).
Par contre, la fin avec le dialogue des IA recèle beaucoup plus de profondeurs que je ne m'en rappelais - ou le percevais plus jeune - avec une vrai dualité entre Snivel, totalement humanisé (il y a même un moment du tome où un indigène suggère qu'il est le petit ami de Navis) et une sorte de Skynet qui lui reproche d'avoir perdu de vue sa programmation, sa logique purement rationnel. Vient ensuite la question de la douleur, de la souffrance et de la peur de mourir chez une machine Et Navis qui se refuse à l'achever elle-même, car malgré la perversion de cette machine Mekka, son sadisme presque, ces caractéristiques sont également ce qui font de cette IA quelque chose de vivant et donc de sacré aux yeux de Navis? Je surinterprète certes, mais il y a trop d'indices pour ne pas voir ces sous-entendus qui ajoutent comme souvent dans Sillage une vrai plus-valu au tome.