Une fois de plus, un scénario bien maîtrisé pour un rendu esthétique impeccable. On retrouve cette recherche d'unité dans chaque planche pour un meilleur contraste entre les différents décors, tout en gardant une fluidité et un rythme très efficaces. Les cases muettes de Nävis en parfaite ménagère, aux pages 23 et 24, sont absolument délicieuses. On attend la révolte avec impatience, et c'est d'autant plus plaisant quand celle-ci finit par survenir.
Alors certes, le sujet de la cause féministe est traité de façon simple, voire même simpliste, mais le tout est justifié à mon goût par l'incroyable efficacité des dialogues et le respect de la cohérence de la série. Et, contrairement à ce que semblent penser certains, Nävis ne règle pas tout avec un simple discours. Elle apporte sa sincérité et sa spontanéité pour éveiller les consciences, avant de s'envoler pour la suite de ses aventures. Il n'y a encore jamais eu de véritable happy ending dans Sillage. Bien au contraire, à la fin du tome précédent, elle se rend compte qu'elle est incapable de régler tous les problèmes de l'univers à elle toute seule. Pour moi, la série ne vire pas au cucul. Il y a certes une dimension de naïveté, mais celle-ci est posée et assumée depuis le premier album.