Le dessin est agréable et la couleur sert admirablement bien les séquences, en particulier les scènes de nuit ou de magie. La page 16 par exemple est magnifique, et les auteurs osent même certaines originalités, notamment avec deux cases en ombres chinoises à la fin de l'album.
Au niveau scénaristique, le propos colle très bien à l'univers de Peyo. Les sorciers et enchanteurs ont toujours été des personnages hauts en couleurs dans la série, et l'idée de leur consacrer un album est excellente. On retrouve ainsi avec plaisir le Grand Schtroumpf et l'enchanteur Homnibus, et on en vient presque à regretter l'absence de Rachel, bien remplacée cela-dit par une autre vieille sorcière dont les échanges avec Pirlouit donnent lieu à une série de très bon gags. Car oui, en comparaison avec le précédent, cet album est drôle. Il présente en plus l'avantage de disposer d'un des méchants les plus réussis de la série (un magicien, ça nous change des usurpateurs).
En somme, je n'ai que deux choses à lui reprocher. Premièrement, la scène du prêtre chasseur de sorcières, critique de l'Eglise qui, si elle ne me choque pas en elle-même, me semble dénaturer l'univers d'une série datant des années cinquante et soixante. Secondement, cette tendance au surnombre de personnages, ce trop-plein récurrent dans les scénarios d'après Peyo.