Après deux albums très sympathiques, on passe à la vitesse supérieure à mon sens avec cet album.
On s'améliore graphiquement, le trait est plus précis bien qu'Uderzo ne soit pas encore à son paroxysme évidemment. Scénaristiquement cela devient de moins en moins décousu. Goscinny a parfois eu du mal à construire une histoire solide de bout en bout mais dans Asterix, il s'améliorera au fil des albums, à deux trois exceptions prêtes.
Certes on a encore droit à Panoramix capturé (et ça ne sera pas la dernière fois) mais pour la première fois, les ennemis principaux ne sont pas les Romains mais bien les Goths, censés représenter nos voisins allemands. On se renouvelle donc, et cela permet d'enchaîner les gags sur les germaniques à une époque où les plaies de la dernière guerre n'étaient peut-être pas entièrement refermées. Pourtant cet album a connu un immense succès de l'autre côté du Rhin, preuve s'il en est que la BD pouvait très bien s'exporter.
De même, la potion magique ne résout pas tout, ce pourquoi nos héros doivent se déguiser pour retrouver leur druide. J'ai toujours apprécié quand Goscinny agissait de la sorte car cela renforce l'intensité du récit et permet là aussi de ne pas tomber dans la routine.
Mais je salue surtout le dernier acte qui est une merveille de comique : afin que les Goths ne dérangent plus les voisins, autant les pousser à se combattre entre eux. Résultat les gags se comptent par paquets, visuellement comme textuellement. Un certain comique de répétition s'installe avec la page consacrée aux batailles entre Goths tandis que les jeux de mots liés aux noms ne sont pas oubliés, je n'ai capté que plus tard le calembour "Ta vie ne tient qu'à un fil, Téléféric !".
Vous l'avez compris, la recette présente dès les origines prend une ampleur supérieure ici, en tant que produit mais également dans sa réception. Et nous ne sommes qu'au troisième album...