Tout ou rien...
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le 6 sept. 2013
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Je vous renvoie à la critique que j'ai faite du tome 1.
Pour résumer, ces Chroniques Outremers sont de la BD d'aventure en mer, avec une action et des rebondissements empreints d'une certaine nostalgie qui rappelle les bons tomes de Corto Maltese.
Dans ce deuxième tome, le Garoya traverse l'Atlantique. L'ambiance est tendue entre les révolutionnaires mexicains, dont le chef, Sonriso, est pressé de voir la cargaison livrée, et les hommes de Tana. Ce dernier est souvent cloué dans sa cabine par la maladie. Il continue à écrire un journal, dans lequel il exprime des regrets à propos d'erreurs passées et la volonté de fuir la guerre.
Le bateau traverse une tempête, mais Tana sort de sa cabine et intervient au bon moment pour remettre l'étrave face à la ligne de vagues. Escale ensuite à Horta (j'apprécie que le livre donne des latitudes et longitudes précises, à chaque fois, sans faire aucun effort de précision temporelle).
Le Garoya croise un sous-marin allemand, qui semble lui foncer dessus. Alors que les deux bâtiments se frôlent, on voit par l'ouverture du kiosque que c'est un vaisseau fantôme : tout l'équipage allemand est mort asphyxié par les gaz diésel. Pendant ce temps, sur le paquebot Maine, une jeune femme est courtisée par un blanc-bec anglais, qui la repousse quand elle lui dit avoir du sang indien. Sur le Garoya, Sonriso, nerveux, demande à inspecter les caisses d'armes, mais Bjornson ne permet de regarder qu'une caisse. Tana, malade, écoute Cinco Yax lui parler de la science aztèque.
Le bateau aborde enfin à Caleta Nueva, au Mexique. Sonriso croit malin de soudoyer l'officier du port, qui déclenche une inspection de la cale, et bizarrement ne trouve pas d'armes, ce qui déclenche la suspicion du révolutionnaire (les armes sont-elles toujours là ?). Tana, énervé, le chasse de la timonerie et le bateau entame la remontée de l'Amazone sous la pluie. Les révolutionnaires prient la vierge de Guadalupe.
Cet épisode est plus psychologique. On approfondit les personnages et leurs ambiguïtés, dans une atmosphère d'isolement et de danger. Les couleurs sont toujours aussi belles, et il y a toujours cette impression que ce qui compte, c'est le voyage, plutôt que l'arrivée. Le dénouement est promis pour le tome 3, et ne répondra sans doute pas à toutes les questions que l'on est en droit de se poser, et qui tournent principalement autour des motivations de Tana.
En tout cas, pour moi, Bruno Le Floc'h est désormais un nom à suivre en bande dessinée.
EDIT : Je viens de voir sur Wikipedia que l'auteur était mort en 2012. Ses personnages ne finiront donc jamais leur voyage. C'est dommage, mais ainsi va la vie.
Créée
le 17 sept. 2017
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