Au Commencement - Annihilation, tome 1 par arnonaud
J'ai enfin l'occasion de poser mes mains sur la fameuse histoire qui a relancée le cosmique dans les années 2000, Annihilation. Ce premier volume permet de poser la base de l'event et s'intéresse ensuite aux position des différents personnages par rapport à cet événement déclencheur de la saga dans différentes mini-série, ici sur Nova, le Silver Surfer et Ronan l'accusateur.
Par contre, les mini-séries sont réalisées par des équipes artistiques différentes pour chacune d'entre elles, donc forcément, qui dit équipes différentes dit qualité différente.
On commence par le prologue écrit par Keith Giffen et illustré par Scott Kolins (soit l'équipe qui s'occupe actuellement de la série Larfleeze chez DC) qui est plutôt pas mal. Bon il faut assimiler pas mal d'éléments nouveaux, et le côté entièrement dans l'espace sans que la Terre soit impliquée, n'aide pas vraiment, mais ça reste bien écrit et bien dessiné, assez mal colorisée et c'est agréable à lire.
Après, on attaque vraiment le gros point fort du volume, la mini sur Nova. Je peux vous dire qu'après ça on comprend pourquoi Dan Abnett et Andy Lanning (les scénaristes de la mini) ont une excellente réputation. C'est bien simple, l'écriture est excellente. C'est drôle, c'est cosmique, les personnages sont attachants et sont bien caractérisés, ça se suit super bien, y a de l'action, les concepts et autres nouveaux personnages sont bien introduits et on meurt d'envie de lire d'autres histoires de Nova après ça. Ces 4 épisodes sonnent un peu comme une leçon d'écriture. En plus de ça, les dessins de Kev Walker sont franchement sympa, avec une influence Mignola sympa à voir.
Pour la mini Silver Surfer, le niveau baisse un peu, il faut dire qu'on a moins d'accroches terriennes (là où Nova fait passer 3-4 terriens dans ses numéros, il doit y en avoir à peu près zéro dans Silver Surfer) et que le style graphique de Renato Arlem est plutôt déconcertant (il y a un côté "Maleev fait du Kirby"...). Après Keith Giffen écrit bien, et c'est vraiment sympa de découvrir tous les hérauts de Galactus impliqués dans l'histoire, et vachement didactique pour les lecteurs comme moi qui ne les connaissent pas vraiment. En plus de ça, on a le droit à Thanos dans la mini donc c'est plutôt cool, ainsi qu'à deux nouveaux personnages (je crois) au design hyper Kirby qui sont vraiment intéressant. Au final, la mini se lit bien, on a la dose nécessaire de combats et d'action, c'est juste dommage que ça se finisse un peu sèchement.
Le volume se termine ensuite par la mini série Ronan, qui fait vraiment figure de mauvaise élève du volume. Graphiquement, le style de Jorge Lucas n'est pas désagréable, à la croisée d'influence Kirby/Star Wars/Moebius/Manga (ah oui, c'est particulier), c'est juste dommage que les couleurs de Dave McCaig soient immondes, que Lucas soit absolument naze dans la représentation des scènes d'actions, que son design de Gamor soit juste nul à chier et qu'il fasse des bidouilles de ses dessins à l'arrache sur photoshop (avec des vaisseaux rétrécis et mis en copier coller ou ce genre de merde). L'autre gros défaut, c'est Simon Furman, un peu à la ramasse au scénario, surtout dans ses dialogues, hyper lourdingue et à l'ancienne avec les personnages qui rappellent les noms de leur interlocuteur à chaque occasion, de parler tous seuls pour dire leur plan au lecteur... C'est assez chiant et parfois assez ridicule, et surtout ça ne sert absolument pas l'histoire qu'il veut raconter. Histoire elle aussi d'ailleurs assez inintéressante, avec des sous-intrigues bordéliques dans tous les sens et des personnages dont on se fout complètement à foison. Ronan est surement un personnage intéressant, mais écrit par quelqu'un d'autre.
Au final, un volume hétéroclite, qui séduit d'abord et déçoit ensuite. Après, il reste à connaître le cœur de l'intrigue avec la mini principale contenue dans le volume 2 pour émettre un jugement définitif sur l'event. Mais malgré la mini sur Ronan, Annihilation commence tout de même plutôt bien.