"Aurore", c'est l'histoire d'un peuple qui se meurt, d'une petite fille qui disparaît, et d'une chanson à créer.
C'est une terre qui dépérit, une tribu déchirée entre l'espoir et une lutte douloureuse, ou la fuite à la recherche d'une existence meilleure. Les esprits de la Nature tombent dans l'oubli, la voix des anciens résonne dans le vide, et les poissons fuient les bateaux.
La rivière dorée qui apparaît un jour près du village annihile tous les espoirs qu'elle a pu susciter, en emportant avec elle deux enfants, dont la jeune Aurore. Là commence l'aventure, là débute le conte doux-amer, un poème aussi désespéré que le dessin est lumineux.
Pendant qu'Aurore se retrouve face à un loup bleu qui prétend qu'elle doit écrire une chanson, son peuple quitte petit à petit son village, abandonnant une terre devenue trop dure.
Sauf qu'Aurore, elle, elle ne sait pas comment on écrit une chanson, encore moins si c'est pour sauver son monde. Et que ce loup bleu, il est un peu moqueur, un peu menteur, et certainement très malin. Sans oublier qu'il a l'air d'en savoir bien plus qu'il ne le dit.
Lorsque que la chanson finit par naître, et la terre par renaître, Aurore est la dernière de son peuple. Mais elle n'est pas pour autant seule, non ?
Enrique Fernandez (après un autre magnifique album "L'île sans sourire") utilise à nouveau ses talents de conteur, sa maîtrise des contrastes et des nuances, d'un ton grave, triste, et qui pourtant donne naissance à un récit coloré, brillant. Enrique Fernandez connaît la lumière, et sait nous en raconter les ombres.