Le risque de la saturation
Et si, au 4ème tome de "Il était une fois en France", on commençait à être tout simplement écoeurés par le sempiternel jeu de dupes auxquels se livrent ses abjects personnages pour s'enrichir ou simplement survivre dans le cloaque des années 40 ? Nury et Vallée, à trop coller à l'histoire - répugnante, insoutenable - qu'ils nous content ont couru le risque de la saturation, donc de l'indifférence chez le lecteur : si la leçon d'histoire est efficace, "Il était une fois en France" manque sérieusement de mise en perspective, de profondeur ou de transcendance, bref d'un point de vue, historique (la libération de Paris, finalement pas montrée ici), humain (quelles sont vraiment les ressorts de la personnalité trouble de Joanovici ?) ou artistique (qu'est-ce que tout cela dit de l'humanité et de nous, finalement ?), qui serait à même de l'élever au dessus de la fange qu'il dépeint... Ces réserves - de taille - émises, il reste un superbe travail aussi bien au niveau du graphisme que de la narration, qui enchantera - c'est indiscutable - tous les adeptes d'un certain classicisme. [Critique écrite en 2011]