Retrouver l'équipe créative ( Ed Brubaker au scénario et Steve Epting au dessin) qui a redoré le blason du plus américain des héros , j'ai nommé Captain America, sur un titre indépendant , avait tous les ingrédients pour me ravir.
Graphiquement, Epting est à l'aise et on sent que les 2 compères aiment bosser ensemble d'où un plaisir ici renouvelé.
Débarrassé des exécrables couleurs de Frank D'Amarta, on apprécie encore plus le travail de l'auteur même si ses détracteurs lui reprocheront sans doute une réaliste un peu trop poussé et une certaine froideur dans sa mise en scène.
Pour le reste, ce n'est ni meilleur, ni plus mauvais que sur Captain America , Epting y ayant déjà montré une grande palette de son talent (et qui prouve que les auteurs réalistes arrivent plus difficilement à faire évoluer leur trait ).
Scénaristiquement, Ed Brubaker nous propose un récit d'espionnage dans la plus pure tradition du genre ayant pour originalité de laisser la part belle à Miss Moneypenny et non à James Bond.
Bien mené, dynamique avec son lot d'action et de conspiration, le récit n'arrive pourtant pas à se démarquer des autres productions du scénariste américain.
On le sait depuis longtemps, Brubaker reste très (trop ?) souvent dans ses acquis et que ça soit sur du mainstream ou de l'indépendant, il traite souvent ses récits à travers le prisme des genres qu'il aime.
Si avec Fatale, le côté "Lovecraftien" de l'intrigue avait amené une certaine originalité à son ambiance, ici, il n'en est rien et on retrouve une mise en scène et une ambiance qui nous rappelle à beaucoup d'égard celle de Captain America.
Là où le bas blesse, c'est qu'avec le héros, il avait su proposer plusieurs idées innovantes ( la plus connue étant celle du Winter Soldier ) alors que sur Velvet, ça reste désespérément attendu et classique.
De plus, malgré une impression d'action allant à 100 à l'heure, on se rend compte que l'histoire subit le format imposé du TPB et n'avance pas des masses.
Cependant le dernier chapitre redonne de l'espoir et offre des pistes intéressantes pour la suite .
De plus, si comme moi vous êtes réceptif à l'écriture de Brubaker, vous passerez un bon moment de lecture. On ne s'ennuie pas une seul moment et c’est déjà le principal.
Pour un premier volume, Le duo ne prend pas beaucoup de risques et reste dans ses acquis.
C'est regrettable et on espère que la suite nous surprendra un peu plus même si globalement l'ensemble est agréable à lire.
Mais ne doit ont pas attendre plus d'auteur qui ont déjà prouvé tant dans un genre qu'ils maîtrisent à al perfection ?