Critique numéro par numéro.
Avengers: No Road Home #1 [Février]
Après la série hebdomadaire Avengers: No Surrender qui avait bien marché l'année dernière (même si personnellement, j'avais pas trouvé ça dingue non plus), le trio Mark Waid/Jim Zub/Al Ewing se réunit de nouveau pour une nouvelle série hebdo sur les vengeurs. Cette fois-ci ils ont resserré le cast à une dizaine de perso et l'histoire est plus courte également parce qu'elle ne durera qu'une dizaine de numéro me semble t-il.
Ce que j'aime bien avec cette nouvelle histoire, c'est le cast de persos rassemblé : Hercules, Rocket, Hawkeye (Clint Barton), Scarlet Witch, Vision, Spectrum, Hulk et Voyager. Ce sont pour la plupart des vengeurs historiques qui ne sont pas utilisés également et c'est très agréable de prendre de leur nouvelle. Et ce qui me plaît encore plus, c'est le fait que le focus soit mis sur Hercules avec une intrigue en partie centrée sur l'Olympe. La mythologie grecque est globalement très peu exploitée dans l'univers Marvel (surtout vis à vis de la mythologie nordique) et c'est agréable de pouvoir découvrir à nouveau un peu plus de ce pan de l'univers Marvel.
Ce premier numéro est très sage (sentiment renforcé par les dessins classiques mais efficaces de Paco Medina), mais honnêtement agréable à lire. J'ai vraiment aimé lire toutes ces petites scènes où on voit où en est chaque perso dans sa vie et où ils sont un peu développés et caractérisés. On sent immédiatement que les scénaristes tiennent bien les voix de tout ce petit monde et y sont vraiment attaché.
Quant à l'intrigue de fond en elle-même, elle commence de manière assez ordinaire pour le moment. Il y a un massacre inutile qui m'insupporte un peu, mais de l'autre côté, j'ai envie d'en savoir plus sur la nouvelle vilaine.
Bref, un premier numéro tout à fait honnête. A voir comment tout ça va se développer. [6]
Avengers: No Road Home #2 [Février]
Nos Avengers sont donc confrontés au nouveau groupe de vilains, qui ont des designs très réussis (j'adore le fait que Nyx notamment ait vraiment une tête de sculpture grecque). Mais c'était déjà le cas des vilains de No Surrender, reste à voir si cette fois-ci ils prendront le temps de développer leur caractère... La baston est en tout cas très classique et pas incroyable, mais au moins c'est de la baston chorégraphié, qui permet de découvrir un peu les méchants et les habilitées de nos héros et avec des petits retournements de situation. On est heureusement pas dans une de ces bastons de groupe qui ne racontent rien et qui servent juste aux héros à faire des petites blagues minables. Mais ne vous attendez pas à quelque chose de renversant non plus.
A côté de ça, on en apprend un peu plus sur les motivations de Voyager dans cette histoire, avec un peu de teasing pour une potenteille intrigue secondaire qui me rend plutôt curieux dans la façon dont elle pourrait s'imbriquer avec l'intrigue présente. Et il y a la fin du numéro qui est très étonnante, avec peut-être déjà les premières conséquences de cette histoire, et surtout ça propulse l'intrigue dans une direction un peu plus imprévisible.
Sur la partie graphique, Paco Medina continue d'être très efficace avec son trait très classique. Il a le mérite d'être ultra lisible, et d'être aussi à l'aise avec l'action qu'avec l'expressivité des persos. En outre, il arrive à rendre Nyx plutôt charismatique. Bref, sans être vraiment impressionnant, il rend quand même de bonnes planches, sans baisses de régimes, et toujours colorisé par Jesus Aburtov, qui fait lui aussi dans le classique mais efficace. [6]
Avengers: No Road Home #3 [Février]
Bon, la première chose à dire, c'est que tout ce qui est mis en cliff de fin du 2e se fait annuler la tronche vite fait bien fait pour passer à autre chose. Qu'est-ce qu'on aime ces suspenses qui se dégonflent comme des soufflés.
Toutefois, là où le 2e numéro indiquait quelque chose de vrai, c'est que la série prend clairement une direction inattendue. avec un antagoniste classique de Marvel qui se ramène et que je ne m'attendais pas du tout à retrouver ici ! Globalement, ce numéro m'a vraiment fait plaisir dans sa manière d'aller piocher ça et là dans le reste de l'univers Marvel. Ainsi on a un lieu visité qui est un concept introduit il y a quelques années qu'on avait pas trop revu depuis et qui s'ancre ici un peu plus dans l'univers Marvel, tant mieux.
Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est comment les scénaristes (et Al Ewing en particulier, je suppose), arrivent enfin à donner une origin story à Rocket qui allie à la fois les éléments vu au cinéma et les éléments issus de l'excellente mini-série originelle de Mantlo et Mignola (qui a tendance à se faire régulièrement ignorer).
Bref, un numéro très agréable à lire, où l'intrigue avance clairement. Les dessins de Paco Medina continuent d'être très efficaces et fidèles à eux-même, pareil pour la colo de Jesus Aburtov, toujours un poil trop bariolée mais globalement solide. Le seul gros reproche que je ferais à ce numéro est son cliff de fin un peu faiblard, reposant sur un des rebondissements de comic book qui me saoule le plus. [7]
Avengers: No Road Home #4 [Mars]
Ce numéro marque le premier changement d'équipe artistique sur la série. Paco Medina se voit remplacer par Sean Izaakse, qui n'avait fait qu'un coup de main de dernière minute durant No Surrender, et qui livre ici une très bonne prestation. Il a un style vraiment hyper classique, mais son dessin est propre, détaillé et efficace. En plus, son style reste assez proche de celui de Medina, donc la transition n'est pas trop compliquée. Et il faut noter du changement également à la colorisation, avec l'arrivée de Marcio Menyz, qui fait vraiment du super boulot ici. C'est un coloriste encore assez récent chez Marvel, mais il est franchement bon. Il essaye de mettre un peu d'atmosphères colorés, il n'abuse pas sur les effets qui font trop "numériques". On est pas encore sur un niveau Matt Wilson, mais ça fait vraiment bien le job.
Côté scénario, ce 4e épisode de No Road Home est surtout consacré à nous détailler la backstory de Nyx et de sa clique. C'est donc un bon complément d'informations pour comprendre l'intrigue, mais le problème c'est que j'ai trouvé ça complètement dépourvu d'émotions. J'ai pas réussi à m'attacher aux persos, à avoir de l'empathie pour eux. En outre, c'est un récit de vie qui manque vraiment de temps forts dramatique. Les événements s'enchaînent de manière assez quelconque et sont plutôt vus et revus... C'était pas complètement nul non plus et au moins Nyx et ses enfants gardent un certain charisme visuel mais ça manquait un peu de substance.
Par contre un bon point du numéro, c'est que la courte séquence dans le présent désamorce très vite le cliff de fin nul à chier de l'épisode précédent.
Bref, No Road Home continue tranquillement son petit bonhomme de chemin. Ce numéro flashback était un peu le passage obligé, et c'est bien d'avoir ces infos, mais c'est dommage que ça n'ait pas été fait avec un peu plus de panache. [5]