Après un Arc constitué de deux sous-arcs, on s'attend à une histoire un peu en deçà, au vu de tous les événements qui viennent de se produire. Et pourtant, Oda arrive à surprendre son lecteur en lui proposant quelque chose qui, n'est pas mieux, certes, mais différent. La meilleure chose à faire, vu que ce que l'on vient d'exposer.
Avec ce tome, Oda s'attaque à un genre jamais apparu jusque-là dans le manga, l'horreur. Et il le fait très bien. On ne sursaute pas, mais on rigole, et c'est ce qu'on va faire durant tout ce tome. L'auteur prend les codes du genre, avec ses monstres, ses lieux, et même ses dessins, avec des plans serrés sur les visages, avec des contrastes pour montrer la peur des personnages, et des personnages au chara-design étrange, puis il tourne tout cela en dérision, ce qui insère parfaitement le genre dans le manga.
Une parodie qui fonctionne, puisqu'on nous fait découvrir l'île à travers les yeux des mugiwaras peureux, qui ont alors excessivement peur de la moindre chose qu'ils rencontreront, puis nous redécouvrirons l'endroit avec les membres forts de l'équipage, qui terrasseront tout ce qui se dresseront sur leur passage. Cela aura pour effet de décrédibiliser tout ce qui faisait peur aux autres personnages !
Malgré tout cet humour et ce genre nouveau, nous restons dans l'univers de One Piece et des enjeux sont présents. En effet, le maitre des lieux est un des sept corsaires, cette révélation a pour effet de raccrocher le lecteur qui aurait pu se lasser de ce qu'il a vu, et de pleinement inscrire l'arc dans la trame du manga. De plus, le chara-design du personnage, qui est encore mystérieux, est fort intéressant, car il semble étrange, gigantesque, difforme et plein d'absurdité. Ses compagnons ont un chara-design et des pouvoirs tout aussi intéressants et s'insèrent dans le thème de l'arc, une fille qui peut sortir son âme et la multiplier, un homme fauve invisible, et un savant fou avec un sourire infini.
Enfin, avant tout ce bazar, l'équipage a fait la rencontre de Brook, un personnage tout aussi atypique que ceux évoqués, et peut-être un futur membre de l'équipage, il est donc important pour le lecteur. Un squelette vivant, ce qui peut surprendre et effrayer, mais lunaire et mal élevé, ce qui contraste totalement avec son design et fait rire.
Le seul défaut de ce numéro 46 est les lieux. Ils ne sont pas très marquants visuellement parlant. Même si l'île est en mouvement, ce qui est original, elle n'est pas très intéressante en elle-même, la forêt et le manoir étant très générique. On perd donc l'intérêt de la notion d'exploration, très importante dans le manga, car on ne découvre rien d’intéressant en termes de lieux. Toutefois, on ne la perd pas vraiment, parce que ses habitants et ce qui s'y passe sont loin d'être sans intérêt, surtout dans l'univers de One Piece où ce genre de choses n'étaient jamais apparus.