Chapitre 102 : Artiste et mangaka
C'est les vacances, je suis cloué au lit, il me fallait une série sûr pour m'occuper comme il faut en attendant que ça passe : Bakuman, l’histoire de deux adolescents qui décident d'écrire des mangas, l’un pour l’argent l’autre pour séduire une fille…une série dont le speech est peut-être le plus inintéressant de l'histoire du shonen pourtant pour obtenir le succès qu'elle a connu il était impossible que la série sois aussi vide d'intérêt que le laissait entendre son résumé, c'est ainsi que j'ai jeté mon dévolu sur Bakuman.
Déception, c'est vraiment le mot le plus emblématique de cette série à mon sens, mais qui dit déception dit espoir, alors commençons par le positif : qu'est-ce qui dans cette série donne l'espoir de voir naître un vrai bon manga tranche de vie?
Et bien au-delà du premier chapitre vraiment typé shonen bas du front passant par le fameux : "on s'est jamais parlé de notre vie mais il faut absolument que tu me soutienne dans mon projet!" (PS: ça fait 5h que je t'attends dans la salle de classe en espérant que tu ais la présence d'esprit de venir chercher ton cahier) , et le non moins fameux : "on s'est jamais parlé de notre vie mais on s'épouseras quand on sera riche et célèbre" (parce que sinon 'y aurait pas eu d'histoire) ;
on passe à une histoire qui nous implique beaucoup plus, chose qui vient principalement du talent d'Obata à mettre en scène les événements importants, de par la soudaine apparition de décors réaliste et détaillé qui tranche avec des scènes de secondes zones sous fond blanc, je pense notamment à la découverte de l'atelier qui nous implique pour la première foi vraiment dans le projet, cela ajouté à un duo de personnage assez attachant, entre l’exubérant Takagi et Mashiro le romantique simplet, tout 2 vraiment drôle grâce à des dialogues et des mimiques en parfait accord.
C'est ainsi que je fut assez séduite par le manga qui réussi au début son pari avec brio. Seulement voilà c'est un manga tranche de vie, c'est donc une lutte constante pour maintenir l'intérêt du lecteur sur une histoire qui n’en a pas, et malheureusement dans mon cas au-delà des 5 premiers tomes la sauce ne prend plus.
Et c'est vraiment dommage parce que le début m'a vraiment impliqué, je ressentais réellement l’impatience des personnages en attente des résultats, la déception quand ceux-ci ne sont pas à la hauteur des espérances, et la rivalité entre les différents pro(/an)tagoniste était vraiment prenante. Mais au final aucun adversaire n’a réellement d’impact, principalement dû au fait qu’il soit immédiatement oublié dès l’instant où son combat contre les héros est terminé, je pense notamment à Iwase (le cas le plus flagrant) qui est présenté comme s’engageant dans le combat de sa vie avec une détermination sans faille et qui en une dizaine de chapitre est complètement effacé, n’apparaissant que dans d’inutiles scènes où elle sert d’hystérique risible histoire de nous persuader que tout le monde a un intérêt jusque au bout.
C’est ainsi que la série perd tout intérêt dans une accumulation de combats répétitifs, même si de ça et de là la série parvient parfois à retrouver un semblant d'intérêt très vite balayé par des kilomètres de textes aussi barbant qu’inutile.
Car oui même si à certain moment une réplique fait mouche et n’aura pas de mal à vous décrocher un sourire, cela n’arrivera que 2 à 3 fois par tomes, le reste du temps il y a 2 types de discussion :
-celle durant des plombs mais racontant une histoire, c’est-à-dire des ébauches de scénario d’autres mangas (celle-ci peuvent être intéressante selon les cas)
-et puis on a d’autres discussions durant elle aussi des plombs (tranche de vie oblige) mais montrant simplement les mangakas et leurs éditeurs galérer sur la marche à suivre. Alors 2/3 fois ça va, on s’implique et on essaie de comprendre les difficultés que les personnages rencontrent, mais au bout de la 10ème histoire où l'on retrouve à nouveau ces insupportables dialogues qui consiste à dire :
- « votre histoire est super les gars mais il manque un truc…sauf que je sais pas ce que c’est »
- « moi non plus »
- « moi non plus…on a qu'à faire un manga de baston! »
et ce pendant 5 pages il y a peut-être exagération !
En parlant de baston, on arrive au point culminent des défauts de la série : l’image du manga que nous propose les auteurs.
Alors là il s’agit d’un avis encore plus personnel je vais donc prendre un maximum de précaution avant d’exprimer mon point de vue : j’ai une collection de manga assez importante mais c’est de loin des comics que je consomme le plus, alors ça vient peut-être d’une différence de culture ou alors c’est juste moi qui prend ça trop à cœur mais je trouve que la vision qu’on les mangakas de leur travaux n’est vraiment pas flatteuses, malgré une tentative au milieu du manga de nous servir une histoire franchement bâclé d’un jeune riche à la famille caricatural au possible qui tente de leur faire comprendre qu’il n’y a pas que les tableaux de maîtres pouvant être considéré comme de l’art.
Le reste du temps le manga c’est un business, au sens le plus péjoratif que vous pouvez imaginé, alors oui je suis d’accord une BD c’est fait pour se vendre, mais c’est pas parce que c’est une industrie qu’on ne peut pas être impliqué et être un artiste qui se respecte, je veux dire hormis pour ce qui est de Detective Trap (qui possède lui un semblant d'attache nostalgique du héros) TOUTES les autres histoires sont conçu du début à la fin pour plaire, c’est pour ça que revient si souvent la réflexion « il faut faire un manga de baston » , de la part des mecs qui se sont juré de changé le jump je trouve qu’il y a un peu de foutage de gueule.
Et c'est dans cette mélasse d'auteurs uniquement intéressé par la réussite que se dégage le personnage favori pour beaucoup : Eiji Niizuma, certain dise que c’est parce qu’il a cette touche de folie qui redonne du peps à la série avec son côté exubérant et décalé qui fait sourire ou tout bêtement parce que c'est le rival qui en impose le plus, mais personnellement je pense que si on l’apprécie tant c’est parce que c’est le seul véritable artiste de la série , c’est le seul qui a un univers qu’il tente réellement d’imposé, alors oui c’est un génie donc les portes lui sont plus facilement ouverte, mais lui n’empiète pas sur le terrain des autres, il a développé sa propre personnalité artistique et n’essaie pas de la troquer, contrairement à certain qui décide de faire du manga de baston ou de la comédie dès qu’il leur manque 2/3 vote.
Il n’y a rien d’autre à ajouter c’est là que le manga perd tout son intérêt, si on fait le bilan on se retrouve avec juste une quête sans saveur : « faire un truc impressionnant pour pouvoir se faire la jolie fille à la fin », du coup en ce qui concerne les auteurs je trouve que pour un manga qui parle de manga c’est vraiment dommage d’être passé à côté de l’occasion de la mise en valeur de leur travail et surtout de leur art.
Car oui ce sera la conclusion : la BD est un art, certes un art avant tout mis au service de la consommation du plus grand nombre, mais c’est pareil au cinéma : les blockbusters sont ceux pour quoi les producteurs investissent le plus mais cela n’empêche à des artistes de talent d’émerger et de créé de véritables œuvres d’art , parfois intimiste et parfois reconnu et admirer d’un grand nombre de personnes (tout comme les œuvres de Niizuma), c'est là que ce qui semble seulement être une industrie de divertissement s'impose même aux néophytes comme un art réel et pousse même les plus désintéressés à exigé une qualité de ce qu'ils consomment en divertissements.
Je finirais donc là-dessus : n’encouragez pas Bakuman, cette série va à l’opposé de ce que nous autres geek et otaku essayons tant bien que mal de faire comprendre aux septiques depuis des années, la BD ce n’est pas juste du divertissement ne masse sans saveur pour adolescents attardés, c’est un art à part entière qui compte ses artistes de talent qui n’ont rien à envier à ceux des arts reconnu !