Un one-shot sympa dans lequel on suit un acteur de seconds rôles à Hollywood, travaillant sur une nouvelle série télé narrant les exploit d'un justicier masqué et vêtu de noir dans la Californie espagnole du XIX° siècle... Hommage aux romans ou films noirs, Balle tragique pour une série Z reprend les personnages archétypaux du genre - le loser cynique, la starlette prête à tout pour réussir, le vieux dégueulasse, le mafieux impitoyable, le flic opiniâtre, la beauté fatale - ainsi que les codes - filoche, course-poursuite, meurtres scabreux, scènes de la vie nocturne... Et comme toujours, pour élucider le crime, « cherchez la femme ! »
Au scénario, rien de très novateur de la part de Roger Seiter, mais cette sordide affaire digne du Dahlia noir est rondement menée et diablement efficace, bien qu'on puisse regretter des cases parfois un poil trop chargées en texte. Du côté du dessin c'est également très réussi : Pascal Regnauld a pris le parti de réaliser tout l'album dans des tons sépia, avec quelques pointes seulement de rouge (sang) et d'orange (roux) par-ci, par-là. Le rendu visuel est élégant et colle parfaitement à l'ambiance du scénario. Seul bémol, plusieurs personnages dont Jimmy White, le (anti-)héros, ont des gueules qui se ressemblent pas mal, ce qui engendre par moments une certaine confusion. Au final voilà un album de facture classique mais indéniablement réussi, qui a comme autre mérite d'être relativement copieux (64 pages).